Le rachat de Twitter par Elon Musk commence sérieusement à battre de l’aile. Et ce n’est pas le dernier tweet moqueur du milliardaire qui va pacifier les relations entre les deux parties.
Elon Musk a finalement interrompu le processus de rachat de Twitter. De quoi affoler les marchés et étonner au plus haut point les internautes qui pensaient qu’il ne restait qu’une poignée de formalités avant d’acter la transaction. Pour justifier son choix, le milliardaire a pointé du doigt le nombre de faux comptes, estimant que la proportion de 5 % avancée par Twitter était bien en deçà de la réalité.
De quoi faire douter le PDG de Twitter, Parag Agrawal : “Même si je m’attends à ce que l’accord soit conclu, nous devons être prêts à tous les scénarios”, a-t-il souligné. Soucieux de convaincre son interlocuteur fortuné, il a pondu ensuite une série de tweets pour expliquer à quel point les faux comptes et le spam étaient difficiles à combattre. “Les campagnes de spam les plus avancées utilisent des combinaisons d’humains coordonnés et de bots. Ils compromettent également les comptes réels, puis les utilisent pour faire avancer leur campagne. Donc, ils sont sophistiqués et difficiles à attraper”.
Twitter : les explications de Parag Agrawal ne persuadent pas Musk
Il évoque aussi l’évolution des tactiques des faux comptes ainsi que les comptes qui semblent factices alors qu’ils sont pilotés par des humains. Une réalité qui rend la modération bien plus ardue. Cela n’empêche toutefois pas Twitter de suspendre “plus demi-million de comptes de spam chaque jour”, affirme-t-il. Et de détailler la méthodologie pour quantifier le phénomène. “Nos estimations internes réelles pour les quatre derniers trimestres étaient toutes bien inférieures à 5 %”, martèle-t-il.
Elon Musk s’empresse alors de répondre au PDG en postant un emoji crotte tout sourire. Il s’étonne notamment que les annonceurs investissent de l’argent sans savoir “ce pourquoi ils paient réellement”. Un chercheur spécialiste en analyse des données pointe ensuite une incohérence dans la démonstration d’Agrawal. Lequel explique que des analyses externes ne peuvent pas être réalisées “au vu du besoin critique d’utiliser à la fois des informations publiques et privées (que nous ne pouvons pas partager)”.
Twitter : au moins 20 % de faux comptes selon Musk
Or “ce n’est pas vrai. En tant que chercheur qui a travaillé environ 9 ans sur ces sujets (je suis l’auteur de l’un des premiers rapports indépendants sur les bots Twitter), je peux dire que c’est possible”, assure Andrea Stroppa. Une remarque applaudie par Musk qui estime que Twitter devrait accepter de faire valider ses données en externe “si leurs affirmations sont vraies”. Ce mardi, le milliardaire indique qu’il estime que la proportion de faux comptes s’élève à 20 %. Et souligne que le processus de rachat ne pourra pas reprendre tant que le PDG de Twitter refusera de montrer la preuve qu’il y en aurait “moins de 5%”.
Il semble de plus en plus probable qu’Elon Musk cherche à rendre l’addition moins salée après avoir proposé une offre à 44 milliards de dollars pour racheter Twitter. D’après l’analyste Dan Ives, l’homme d’affaire aurait pris le sujet des faux comptes comme un prétexte afin de faire baisser le prix de la transaction.