SpiceDAO a dépensé la folle somme de 2,6 millions d’euros pour s’offrir le livre Dune d’Alexandro Jodorowski alors que l’ouvrage est disponible en accès libre. Pire, le collectif pensait exploiter à sa guise l’oeuvre…
Ils ont voulu faire un gros coup mais leur investissement faramineux devrait rester lettre morte. Avant d’évoquer l’entreprise vouée à l’échec du collectif crypto SpiceDAO, quelques précisions s’imposent. Attendu au tournant, Denis Villeneuve a réussi son pari d’adapter l’oeuvre iconique de science fiction. Dune a réalisé de gros scores au box-office mondial, séduisant une bonne partie de la critique et du public.
Mais le réalisateur n’est pas le premier à se frotter à l’ouvrage de Frank Herbert. David Lynch avait notamment pondu une adaptation de Dune en 1984. Avant cela, c’est le réalisateur Alejandro Jodorowsky qui avait proposé un projet Dune pour les salles obscures mais celui-ci avait finalement été tué dans l’œuf. Il avait toutefois réalisé un livre intégrant le storyboard du long-métrage ainsi qu’une myriade d’illustrations. Un ouvrage rare très convoité par les aficionados de SF.
Dune : le collectif SpiceDAO va se heurter aux ayants droit
C’est là qu’intervient le collectif crypto SpiceDAO. À la fin de l’année dernière, il a mis 2,6 millions d’euros sur la table lors d’une vente aux enchères Christie’s. L’objectif étant de s’offrir un fameux exemplaire de l’ouvrage de Jodorowski. Le 15 janvier dernier, le collectif a détaillé ses objectifs sur Twitter. Il souhaite ainsi partager le contenu du livre au plus grand nombre mais aussi mettre sur pied “une série animée originale inspirée de l’ouvrage”. Un programme que le collectif aimerait vendre ensuite à un service de streaming. Enfin, SpiceDAO prévoit de soutenir “les projets dérivés de la communauté”.
De quoi provoquer les moqueries des internautes. Et pour cause, le livre est déjà accessible gratuitement sur la Toile à cette adresse. Maigre argument de consolation, il s’agirait d’une version incomplète, indique Kotaku. Par ailleurs, un autre exemplaire du livre (il en existe environ 10) avait déjà été vendu en 2019 contre “seulement” 42 500 dollars.
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Enfin, le fait d’acheter un tel ouvrage ne permet pas de récupérer les droits d’auteur. Les ayants droit ne manqueront pas d’entamer des procédure judiciaires pour bloquer la production d’une série d’animation se rapprochant trop de l’oeuvre d’Herbert et/ou de la vision de Jodorowsky. “Je viens d’acheter un exemplaire d’Harry Potter, j’ai hâte de commencer ma série animée. Je vais le vendre à Netflix”, se moque ainsi une internaute sous le tweet du collectif.
