Deux-roues : le contrôle technique obligatoire dès 2024, toutes les informations

Le couperet est tombé. Le gouvernement a publié le calendrier du contrôle technique des deux-roues, qui vise à se conformer à une directive européenne. Le contrôle portera sur plusieurs points de sécurité et sera échelonné selon l’année de mise en circulation du véhicule.

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Le contrôle technique pour les 2 roues est officiel
Le contrôle technique pour les 2 roues est officiel © Envato

Le gouvernement a publié ce mardi un arrêté fixant le calendrier du contrôle technique des véhicules à deux ou trois roues. Cette mesure, qui vise à se conformer à une directive européenne de 2014, entrera en vigueur le 15 avril 2024.

Les véhicules concernés par le « CT moto »

Le contrôle technique concerne tous les véhicules à deux ou trois roues, ainsi que les quadricycles (catégorie L). Les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 2017 devront le passer en 2024, ceux immatriculés entre 2017 et fin 2019 en 2025, et ceux immatriculés entre 2020 et fin 2021 en 2026.

Les modalités du contrôle

Le contrôle technique des deux-roues sera réalisé par des centres agréés par le ministère de l’Intérieur. Il portera sur les points suivants :

  • L’état des pneus
  • L’état des freins
  • L’état de la direction
  • L’état des feux et des clignotants
  • L’état des rétroviseurs
  • L’état du pot d’échappement
  • L’état des suspensions
  • L’état des éléments de sécurité

Prix du contrôle technique des deux-roues

Le prix du contrôle technique des deux-roues sera fixé par les centres agréés. Il est estimé à environ 50 euros, mais il pourra varier en fonction du type de véhicule, de la région et du centre de contrôle.

Les associations d’usagers des deux-roues ont critiqué ce prix, qu’elles jugent trop élevé. Elles estiment que cela pourrait dissuader les propriétaires de deux-roues de faire passer leur véhicule au contrôle technique, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la sécurité routière.

Une mesure encore vivement critiquée

Si la France s’évite une belle sanction de la part de l’Union européenne, il lui aura fallu tout de même près de dix ans pour se mettre en conformité avec une directive qui imposait des normes de sécurité et d’environnement pour les véhicules à moteur. Les gouvernements successifs auront repoussé à plusieurs reprises ce sujet sensible, qui provoque la colère de nombreuses organisations d’usagers.

Inutile, coûteux, les arguments en sa défaveur ne manquent pas à l’appel. « C’est une mesure inapplicable, inutile, dont l’objectif est de nous piquer du blé », disait le patron de la Fédération des bikers de France, Christophe Bériol, à nos confrères du Figaro. Le Rassemblement National fait notamment parti des partis politiques à s’y opposer.

S’il s’agit d’un couperet pour certains, surtout en cette période d’inflation, d’autres y voient des avantages. En pratique, en vérifiant l’état des pneus, des freins, de la direction, des feux, des rétroviseurs, du pot d’échappement et des éléments de sécurité, ce contrôle vise à améliorer la sécurité routière, et à réduire les accidents impliquant des deux-roues, qui représentaient 19 % des tués sur les routes en 2020.

Toujours sur le papier, ce contrôle vise aussi à réduire les nuisances sonores et la pollution, à préserver la qualité de vie des riverains et, d’une certaine manière, l’environnement. Il vise aussi à sécuriser le parc d’occasion ainsi qu’à protéger l’acheteur (et le vendeur) d’une moto de seconde main.

Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, est son principal défenseur au sein du gouvernement. « Le contrôle technique des deux-roues n’est pas une punition, c’est une protection. Il permettra de réduire les accidents, les nuisances sonores et la pollution. Il sera adapté aux spécificités des deux-roues et accompagné d’une prime à la conversion » disait-il.

Malgré le fait que cette mesure suscite des opinions contrastées, il faudra pourtant s’y adapter : pour rappel donc, son entrée en vigueur est désormais officiellement fixée au 15 avril 2024.