Des vers de farine dans les préparations vendues en grande surface : l’UE dit oui

Un allergène de plus à suivre sur la liste des composants de ce que vous achetez, mais une source de protéines et de vitamines supplémentaires.

De la poudre de ver de farine dans les produits alimentaires
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Si manger un caillou par jour est plutôt déconseillé, certaines avancées dans le domaine de l’alimentation peuvent parfois apporter des bénéfices à notre santé. On peut ainsi profiter des acides gras de la viande rouge pour aider à combattre le cancer (mais avec modération), et les astronautes cultivent leurs propres légumes dans l’ISS.

Les progrès de la technologie permettent également de créer de la viande de façon artificielle… Ainsi Novameat a réussi à imprimer un steak en 3D (on se demande quel goût ça peut bien avoir). Les recherches scientifiques ont aussi permis de créer de la viande de mammouth

Dans les idées qui peuvent paraître farfelues, en tout cas à nous occidentaux, il y a les insectes. De nombreuses cultures voient les insectes comme des éléments normaux de leur alimentation (après tout, on mange bien des escargots en France). Il est d’ailleurs prouvé qu’ils sont une source de protéines et de vitamines très intéressante.

De la poudre de vers de farine dans les préparations alimentaires

L’histoire commence en 2019 lorsque la société Nutri’Health a fait une demande d’autorisation de mise sur le marché pour de la poudre de larves entières Tenebrio molitor traitées aux UV à usage alimentaire. 

En 2023, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu un avis favorable indiquant que “dans les conditions d’utilisation et les doses proposées, la poudre de larves entières de Tenebrio molitor traitée aux UV ne présente pas de danger”.

C’est aujourd’hui la fin de l’histoire, ou le commencement d’une nouvelle aventure. En effet, le 20 janvier 2025 la commission européenne a issu un règlement autorisant l’utilisation de poudre de larves de Tenebrio molitor (aussi connu sous le nom de ver de farine) dans certains produits alimentaires.

Les produits concernés sont :

  • le pain et autres préparations boulangères (4 g pour 100 g max),
  • les gâteaux (4 g pour 100 g max),
  • les produits à base de pâte (3,5 g pour 100 g max),
  • les produits à base de pommes de terres transformés (3 g pour 100 g max),
  • les fromages et produits fromagers (1 g pour 100 g max)
  • ainsi que les compotes de fruits ou de légumes (3,5 g pour 100 g max).

Les caractéristiques et la composition exacte de cette poudre sont indiquées dans le document légal. Bien entendu, toutes les denrées alimentaires contenant cette poudre devront être étiquetées en conséquence.  En effet, celle-ci “peut provoquer des réactions allergiques chez les consommateurs souffrant d’allergies connues aux crustacés et aux produits qui en sont issus, ainsi qu’aux acariens.”

Notons par ailleurs que cette poudre contient de la vitamine D, indispensable à notre corps, mais que la teneur maximale est, elle aussi, régulée dans chaque produit. Par ailleurs, si la teneur finale en vitamine D d’un produit contenant de la poudre de Tenebrio molitor dépasse le seuil légal, son étiquette devra porter les mentions nécessaires pour prévenir les usagers. 

En effet l’apport en vitamine D, même s’il est essentiel, peut poser des risques pour la santé s’il dépasse les besoins du corps, notamment en créant un risque d’hypercalcémie ainsi que des troubles divers (nausée, maux de tête, fatigue, etc.).

L’autorisation d’utilisation de cette poudre n’est accordée que pour le produit spécifiquement développé par l’entreprise Nutri’Health, à partir du 10 février 2025 et pour une durée de 5 ans. Si une autre société souhaite faire valider sa propre poudre, il lui faudra passer par les mêmes étapes de validation que celles que Nutri’Health a suivies ou utiliser la même méthode scientifique que celle de Nutri’Health, avec son accord uniquement.