Des taxis autonomes Nissan pour Tokyo, que vaut l’autopilote du géant japonais ?

Bien que Tesla passe son temps à essayer de mettre en avant les qualités de son pilote automatique, d’autres constructeurs œuvrent dans l’ombre et arrivent à de très bons résultats. C’est le cas de Nissan.

Nissan Easy Ride
©Nissan

La conduite autonome, tout le monde en rêve. Pouvoir vous installer à bord d’une voiture qui vous emmènera à destination pendant que vous vous relaxez, que vous lisez le journal ou que vous travaillez. Ces dernières années, de nombreux constructeurs se sont lancé sur le créneau.

Si on parle souvent de Tesla avec sa conduite semi-autonome, et tous les accidents qu’elle a pu créer, certaines villes américaines accueillent déjà des taxis automatiques, et Tesla pourrait aussi lancer bientôt ses fameux robotaxis (peut-être).

Nissan prêt à lancer ses véhicules autonomes sur les routes

Cela fait huit ans que le constructeur japonais Nissan (qui est d’ailleurs allié à Renault) teste sur les routes anglaises, japonaises et américaines, des modèles de conduite autonome. Les véhicules ont ainsi parcouru des milliers de kilomètres aussi bien en ville qu’en zone rurale, le tout sans aucun incident.

Ce projet a été développé en collaboration avec des ingénieurs de Tokyo, de la Silicon Valley (USA) et de Cranfield au Royaume Unis. Pour réaliser les tests, les ingénieurs ont utilisé une Nissan Leaf électrique d’ancienne génération équipée de six capteurs Lidar, d’un radar, de 13 caméras, d’un énorme PC installé dans le coffre et d’une antenne Vehicle-to-Infrastructure.

Les nombreuses caméras et les capteurs Lidar balayent l’environnement et la route, effectuant des milliers de calculs par seconde, tandis que la technologie de détection des bords et la cartographie haute définition garantissent que le véhicule reste sur la route.

Grâce à des résultats plus que favorables, l’entreprise a annoncé le lancement d’un service de mobilité 100 % autonome pour 2027 dans le quartier Minato Mirai de Yokohama. Ce sera le tout premier service du genre lancé au Japon, d’après TechRadar.

Ce lancement au Japon sera sans doute suivi par un lancement tout aussi exceptionnel en Europe et au Royaume Unis, où les véhicules ont prouvé, ces deux dernières années, être capable de parfaitement se débrouiller dans des zones plutôt complexes (zones rurales, petites et grosses agglomérations, etc.).

C’est bien beau de créer un véhicule autonome qui fonctionne sous le soleil et sur les grandes routes des États-Unis ou du Japon, mais voyons s’il est possible de le faire fonctionner sur une route de campagne en Grande-Bretagne”, a expliqué Robert Bateman, directeur de l’équipe de recherche et d’ingénierie avancée de Nissan.

Ainsi, l’idée est de fournir une solution de mobilité à ceux qui en ont le plus besoin en créant un système de conduite autonome qui relie les communautés isolées aux villes et aux zones urbaines. Étant donné que les services de bus ruraux ont diminué de plus de moitié au Royaume-Uni depuis 2008, ce projet pourrait avoir un avenir intéressant.

Il a cependant fallu améliorer le châssis de la voiture afin qu’elle soit capable de prendre en charge les routes plutôt défoncées de l’Angleterre rurale.

Nous avons fait appel aux ingénieurs châssis de Nissan pour créer une nouvelle suspension et un système de freinage à commande électrique pour evolvAD, la phase finale de nos essais autonomes, simplement parce que nous avions besoin d’un meilleur contrôle du châssis à 60 miles par heure sur les routes de campagne”, explique Robert Bateman.

En parallèle, des capteurs ont été installés sur les roues de la voiture afin d’appréhender au mieux la route. Le système est ainsi capable d’analyser le revêtement et les niveaux d’adhérence afin d’adapter la vitesse pour que le voyage soit fluide et agréable pour le passager.

Mais le véhicule doit également être capable de circuler dans une ville comme Londres, où de nombreux obstacles sont présents. Grâce à ses systèmes de caméras et de radars, la Nissan Leaf électrique a réussi haut la main les tests.

Le résultat est assez impressionnant comme on peut le voir sur la vidéo réalisée par Leon Poultney, journaliste à TechRadar.

Contrairement à certains rivaux, comme Waymo ou Uber, qui ont déversé des millions dans la création d’un service rentable de covoiturage sans chauffeur, Nissan adopte une approche plus “Tesla” dans la mesure où ses recherches sur la conduite autonome déboucheront à la fois sur des solutions de mobilité sans chauffeur et sur des niveaux d’automatisation plus avancés dans les voitures particulières.

À l’heure actuelle, ses systèmes Pro-Pilot et Pro-Pilot 2.0 offrent déjà un régulateur de vitesse adaptatif et la possibilité de changer automatiquement de voie, mais il semble que l’entreprise ait beaucoup plus à offrir en matière d’autonomie.

Nous savons que les clients apprécient déjà les fonctions avancées d’aide à la conduite dont nous disposons actuellement”, déclare Matthew Ewing, vice-président de l’ingénierie des véhicules, Nissan AMIEO.

Pour la prochaine étape, nous avons besoin que les passagers aient une expérience positive à l’intérieur des véhicules sans conducteur. Je pense qu’il est important d’instaurer cette confiance”, ajoute-t-il, soulignant que la réplique anglaise au service japonais Easy Ride, dont l’arrivée est prévue en 2028, pourrait justement y parvenir.