Le laboratoire Colossal Biosciences a réussi à cibler les gènes liés au pelage et aux graisses des souris, pour les modifier et donner naissance à des souris laineuses.

Ressusciter les mammouths laineux est devenu l’une des priorités de Colossal Biosciences, une start-up américaine spécialisée dans la recherche génétique et les biotechnologies.
En début d’année, le laboratoire avait affirmé être capable de reconstituer un embryon de mammouth laineux de l’ère paléolithique grâce à la découverte des restes d’une femelle mammouth vieille de 50 000 ans dans une rivière gelée.
Cette semaine, il s’illustre en publiant les résultats d’une manipulation génétique sur des souris, visant à créer des souris dotées de poils longs, épais et laineux. Surnommées Colossal woolly mouse (souris laineuse colossale), ces rongeurs pourraient devenir les premières étapes vers une renaissance des mammouths laineux.
Dans le cas des souris laineuses, les scientifiques ont modifié 7 gènes liés à la texture du pelage et au stockage des graisses, caractéristiques du mammouth laineux, leur permettant de résister au froid et aux conditions extrêmes de leur environnement arctique.
Modification des gènes de souris pour reproduire les caractéristiques du mammouth laineux
Colossal a alors précisé qu’après s’être assuré que le système fonctionne sur les souris, la prochaine étape serait de créer des hybrides éléphants-mammouths à partir de l’éléphant d’Asie, plus proche parent du mammouth laineux avec un génome similaire à 99,6%. Il leur faut maintenant utiliser la technique d’édition génétique CRISPR pour cibler les gènes des éléphants responsables du pelage et d’autres spécificités du mammouth laineux, avant de modifier les gènes d’un embryon et de l’implanter dans une femelle éléphant. Mais l’éléphant d’Asie étant une espèce en voie de disparition, les autorisations pour procéder à de telles expérimentations devraient prendre un certain temps.
Mais pour éviter toute polémique, les scientifiques ont précisé qu’il ne s’agit pas de ramener un mammouth laineux à la vie, mais bien de modifier génétiquement un éléphant d’Asie. Certains scientifiques y voient une avancée technologique majeure sur le ciblage des gènes tandis que d’autres y voient un impact écologique pour restaurer un équilibre écologique du passé.
Dans tous les cas, de nombreuses questions se posent, la manipulation génétique d’une telle espèce et leur réintroduction à notre époque provoqueraient-elles d’autres dégâts, et susciteraient-elles des dérives comme le clonage et la modification génétique du mouflon géant Argali ?