C’est une gigantesque escroquerie qui vient d’être démantelée par les forces de police en Île-de-France. Pendant des années, un groupe d’escrocs aura réussi à vendre des passes Navigo à 18,80 € par mois en l’échange d’un billet de 150 €. Un prix vite rentabilisé pour l’utilisateur et un préjudice colossal pour la RATP.
Un fait divers symptomatique d’une société qui subi l’inflation de plein fouet ? La presse spécialisée rapporte qu’un groupe d’escrocs s’est amusé à vendre des milliers de passes Navigo à tarif réduit (l’abonnement à 18,80 € par mois) à des milliers d’utilisateurs du réseau, en l’échange d’un petit billet. Le prix du passe Navigo est, pour rappel, passé de 75,20 à 84,10 € par mois.
Ils vendent des passes Navigo à tarif réduit et font perdre des millions d’euros à la RATP
C’est, du moins, ce que révèlent nos confrères du Parisien aujourd’hui, qui expliquent que l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) vient de démanteler le groupe de quatre escrocs, âgés de 25 à 44 ans.
La combine ? En échange de 150 €, les organisateurs de ce trafic lucratif s’occupaient de rassembler les documents nécessaires à l’obtention de l’abonnement à 18,80 €, normalement réservé aux bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire ou aux chômeurs allocataires de l’Allocation de Solidarité Spécifique. Une transaction rentabilisée en deux mois pour l’utilisateur, vu le prix du passe Navigo sans réductions.
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Au total, pas moins de 45 000 pass Navigo auront été vendus, 65 000 ayant été retrouvés dans les disques durs des escrocs, soit plusieurs millions d’euros de préjudice pour la RATP. Les enquêteurs estiment que 90 % de ces passes Navigo ont été distribués à des personnes qui n’y étaient pas éligibles.
Les quatre escrocs seront jugés lundi au Tribunal de Paris. Deux d’entre eux ont été identifiés comme étant les organisateurs du réseau et ont été interpellés à Romainville (Seine-Saint-Denis). Les deux autres seraient des intermédiaires, arrêtés à Montreuil et dans le 20e arrondissement de Paris. Pour les organisateurs de ce trafic — qui ont avoué les faits en garde à vue —, leur bénéfice annuel se situait entre 1,5 et 2,2 millions d’euros. De l’argent blanchi, avant d’être transféré en Égypte.
Source : Le Parisien (article payant)