Des paléontologues identifient un cancer dans un fossile de dinosaure pour la première fois

Une collaboration menée par le Musée royal de l’Ontario (ROM) et l’Université McMaster a permis de découvrir et de diagnostiquer un cancer des os malin et agressif, un ostéosarcome, pour la toute première fois chez un dinosaure. Aucun cancer malin (tumeur qui peut se propager dans tout le corps et avoir de graves conséquences sur la santé) n’avait jamais été documenté chez les dinosaures auparavant.

L’article a été publié au début du mois dans la prestigieuse revue médicale The Lancet Oncology. Ce type de cancer touche environ 3,4 personnes sur un million dans le monde.

Image 1 : Des paléontologues identifient un cancer dans un fossile de dinosaure pour la première fois
Crédit : Royal Ontario Museum / McMaster University

Le péroné partiel, un os de la partie inférieure de la jambe, a appartenu à un Centrosaurus cornu, un herbivore, qui vivait il y a environ 76 millions d’années dans ce qui est aujourd’hui le parc des dinosaures dans le sud de l’Alberta au Canada.

Après avoir soigneusement examiné et documenté l’os, l’équipe a effectué des scanners de tomographie informatisée (CT) à haute résolution. Ils ont ensuite coupé l’os fossile en fines sections et l’ont examiné au microscope pour l’inspecter au niveau cellulaire. De puissants outils de reconstruction tridimensionnelle par tomodensitométrie ont été utilisés pour visualiser la progression du cancer à travers l’os. Grâce à ce processus rigoureux, les chercheurs sont parvenus à un diagnostic d’ostéosarcome.

D’après l’équipe de chercheurs, les os des vertébrés n’ont pas beaucoup changé depuis leur première évolution. En théorie, il ne devrait donc pas être surprenant de voir un os de dinosaure portant la trace d’une maladie qui est présente chez l’homme aujourd’hui. Mais en pratique, les chances de trouver un tel os sont incroyablement faibles.

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Quand a été découvert cet os ?

Les restes de ce dinosaure particulier ont été découverts pour la première fois en 1989 dans le Dinosaur Provincial Park, en Alberta. À l’époque, les paléontologues ont remarqué qu’un des os de la partie inférieure de la jambe du spécimen, le péroné, était très déformé. Ils pensaient être le résultat d’une fracture.

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Cependant, après avoir remarqué les caractéristiques inhabituelles de l’os lors d’un voyage au Royal Tyrrell Museum en 2017, une autre équipe de scientifiques du Royal Ontario Museum (ROM) et de l’université McMaster a décidé d’examiner le fossile plus avant en utilisant des techniques médicales modernes pour confirmer le diagnostic. Plus tôt dans l’année, nous apprenions que l’IA de Google pouvait grandement aider les médecins à dépister un cancer.

Source : The Lancet Oncology