Des hackers utilisent le Bluetooth pour traquer les activités de la police

Rien n’arrête les hackers épris de justice. Certains se sont mis en quête de traquer les activités de la police à l’aide du Bluetooth. Les équipements des services de police modernes comme les tasers sont en effet pour la plupart compatibles avec cette technologie et ainsi traçables.

Police hackers bluetooth
© Envato

Les policiers utilisent toutes sortes de technologies pour suivre les individus à la trace, comme la reconnaissance faciale, le traçage grâce à l’AirTag pour récupérer des voitures volées ou encore le suivi des données mobiles. Mais la technologie est une arme à double-tranchant : tout comme des hackers ont réussi à pirater les voitures Tesla, d’autres sont en mesure de traquer les activités la police.

Comment les hackers traquent-ils la police à l’aide du Bluetooth ?

Alan Meekins alias “Nullagent”, cofondateur de la plateforme de traçage Bluetooth RFParty, compare les activités de la police sur les ondes à un bruit assourdissant : “dans ces spectres sans fil, ils ne font que crier en permanence“, déclare le hacker américain dans les pages de Engadget.

Qu’il s’agisse des tasers, des caméras corporelles ou des ordinateurs portables embarqués, les équipements de police modernes sont bardés de technologie, compatibles notamment avec le Bluetooth. En collaboration avec le hacker “RekcahDam”, Nullagent s’est donc intéressé à Axon, un fabricant de pistolets à impulsion électrique, plus connus sous le nom de tasers.

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Tous les appareils Bluetooth possèdent un identifiant unique de 64 bits, l’adresse MAC. Cette adresse inclue généralement un Organizationally Unique Identifier (OUI) qui révèle à qui un appareil appartient. En lisant simplement la documentation du matériel d’Axon, ils ont pu trouver l’OUI. Avec cet identifiant, les hackers sont à même de traquer les services de police.

Le numéro OUI des équipements révèle tout sur la police

Cet identifiant révèle de nombreuses informations sur les lieux et les activités des policiers, que la plateforme RFParty suit. Par exemple, un signal est envoyé quand les caméras corporelles qui équipent de nombreux agents aux États-Unis enregistrent, de même lorsque les forces de l’ordre allument leurs sirènes pour intervenir. Certains étuis à pistolets fournis aux policiers envoient même un signal Bluetooth lorsque leur arme de service est dégainée. Ainsi, certains observent déjà la police.

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Alors pourquoi traquer la police ? Pour les hackers, il s’agit d’un moyen de déterminer si certaines preuves existent, comme les vidéos d’une intervention, afin qu’elles puissent être produites devant la justice. Les pirates justiciers espèrent ainsi qu’avec une utilisation de leur plateforme, RFParty recueillera suffisamment de données. Elle permettrait ainsi de mettre toutes les preuves du côté des victimes en cas de bavure policière. À terme, cela pourrait responsabiliser davantage les policiers et éviter certains incidents

Cependant, difficile de voir comment cet objectif pourrait être atteint. Pour capter ce genre données, il est nécessaire qu’une personne utilise RFParty à portée du Bluetooth des équipements de police. Il est peu probable que l’application devienne suffisamment connue pour que ces données soient disponibles pour la plupart des interventions policières.

Source : Engadget