Des clichés révèlent l’ampleur de la grande muraille solaire bâtie par la Chine

Une vague de panneaux solaires nouvellement installés par la Chine pour fournir de l’énergie à Pékin transforme le désert de Kubuqi, en Mongolie intérieure.

Panneaux solaires Chinois dans le désert de Kubuqi (2024)
NASA Earth Observatory

L’homme moderne ne peut pas se passer d’énergie et notamment d’électricité. Tous nos appareils modernes sont électriques et nous ne saurions vivre sans nos ordinateurs, nos smartphones, nos appareils électroménagers, nos lumières, etc.

Mais produire de l’énergie a un coût, notamment environnemental, surtout lorsqu’il s’agit de mettre en route des centrales à charbon. Il existe bien entendu des modes de production un peu plus propres comme l’éolien ou le photovoltaïque.

Dans ce deuxième cas, l’inconvénient, c’est la place occupée par les panneaux solaires et leur rendement. Il faut ainsi de grands espaces pour produire quelques Megas watts (et encore). Si la couverture des parkings de supermarchés (et parfois des autoroutes), des pistes cyclables et des toitures de maison est déjà une idée (même si les tuiles solaires ne sont pas encore pour demain), il faudrait que les technologies évoluent pour s’installer partout (comme sur nos fenêtres par exemple).

Bien que des équipes de scientifiques travaillent à créer l’énergie solaire dans l’espace pour ensuite la livrer sur terre, la direction la plus intéressante actuellement est sans doute l’utilisation des déserts.

La Chine développe un mur solaire dans un désert de Mongolie

Les équipes de la NASA (et notamment le Earth Observatory) ont repéré une nouvelle construction dans le désert de Kubuqi, en Mongolie. Située en Chine, cette zone inhabitable (et inhabitée), entièrement plate et disposant d’un ensoleillement intéressant, est particulièrement adaptée à l’installation d’un projet solaire.

La Chine ne s’y est pas trompée et d’après les photos publiées par l’Observatoire terrestre de la NASA (Earth Observatory) les constructions vont bon train. Elles font partie d’un plan pluriannuel de la Chine destiné à fournir la ville de Pékin (Beijing) en énergies renouvelables.

Le projet a commencé en 2017. La NASA a publié une photo prise du ciel (par les satellites OLI, Operational Land Imager de USGS) de la zone. On y distingue à peine une petite ferme solaire située en haut de la zone sableuse et la préparation du terrain pour une zone plus grande.

Panneaux solaires Chinois dans le désert de Kubuqi (2017)
NASA Earth Observatory

Sept ans plus tard, on peut voir que les installations se sont multipliées. Il faut dire que le projet est prévu pour être terminé en 2030, et il en est à plus de la moitié de sa réalisation. L’installation actuelle fournirait déjà 5,4 gigawatts, d’après les confirmations officielles chinoises recueillies par la NASA.

Notez que la ferme solaire portant une image de cheval a été terminée en 2019 et a été inscrite au livre des records comme la plus grande image réalisée avec des panneaux solaires. Elle produit 2 millions de kWh par an, de quoi fournir de l’électricité à environ 350 000 personnes. Elle se nomme Junma (ce qui veut dire “beau cheval” en mandarin).

Panneaux solaires Chinois dans le désert de Kubuqi (2024)
NASA Earth Observatory

Lorsque le projet sera terminé, il occupera un rectangle de désert de 400 kilomètres de long et 5 kilomètres de large. Il devrait fournir l’équivalent de 100 gigawatts.

En juin 2024, la Chine occupait la première place en termes de capacité d’exploitation des parcs solaires, avec 386 875 mégawatts, soit approximativement 51 % du total mondial, selon le Global Solar Power Tracker de Global Energy Monitor. Les États-Unis arrivent en deuxième position avec 79 364 mégawatts (11 %), suivis par l’Inde avec 53 114 mégawatts (7 %).

C’est entre 2017 et 2023 que la croissance de l’énergie solaire en Chine a été la plus forte, avec une capacité solaire opérationnelle qui a augmenté en moyenne de 39 994 mégawatts par an (contre 8 137 mégawatts aux USA sur la même période).