La mort ne commence pas au dernier battement de cœur. Le processus est en réalité plus complexe et plus long avec l’arrêt des différents organes. Des chercheurs ont donc étudié les derniers moments de vie de 600 patients pour savoir quand ils décèdent.
Comment se déroule le processus de la mort ? À quel moment précis le patient décède-t-il ? Tout autant de questions sur lesquelles les médecins s’interrogent depuis longtemps. De manière générale, la mort clinique d’un patient est déclarée cinq minutes après l’arrêt de la circulation sanguine. Cela est dû au fait que l’arrêt de la circulation du sang entraîne des lésions irréparables au niveau du cerveau, ce qui confirme que la mort du patient est irréversible. D’ailleurs, le cerveau nous protège de notre propre mort en écartant les pensées à ce sujet.
En effet, la mort ne démarre pas immédiatement au dernier battement de cœur. Tout comme la jeune femme de 25 ans qui a pu rentrer chez elle alors qu’elle avait été déclarée en état de mort cérébrale à cause de la Covid-19, certains patients « revivent » miraculeusement après la déclaration de leur mort clinique.
Dans l’espoir d’un miracle, les dons d’organes prennent du retard
Des chercheurs ont étudié les derniers moments de vie de 600 patients dans le cadre du projet « Death Prediction and Physiology After Removal of Therapy Study », ou DePPaRT. Ils ont collecté les données des signes vitaux des patients depuis 2014 au Canada, au Royaume-Uni et en République tchèque. Les chercheurs ont notamment étudié le processus de la mort chez les patients gravement malades qui sont volontairement débranchés. Ils ont aussi cherché à déterminer pourquoi et comment les familles des patients décident de faire don des organes de leur proche.
En effet, les familles font parfois face à un choix très difficile. Elles doivent avoir pleinement confiance que la mort de leur proche est totalement irréversible avant d’accepter la donation des organes. Certains organes comme les reins peuvent être gardés pendant plus d’une journée avant la transplantation. D’autres tels que le cœur doivent être transplantés en seulement quelques heures. Il ne faut pas non plus oublier que, plus les organes mettent du temps à être transplantés, moins le receveur a de chances de survivre.
14% des patients ont eu une activité cardiaque intermittente avant de décéder
Le chercheur Sonny Dhanani, pédiatre à l’Institut de recherche du CHEO en Ontario, a expliqué que : « nous reconnaissons qu’il existe des histoires de personnes qui reviennent à la vie, même celles de membres de la communauté médicale. Nous voulions donc vraiment fournir des preuves scientifiques sur le processus de la mort, pour dissiper tous les mythes potentiels pour les gens ». Dans l’étude des chercheurs, les médecins ne se sont jamais trompés sur les déclarations de mort clinique.
La découverte très intéressante de cette étude est qu’environ 14% des patients ont connu une activité cardiaque intermittente avant leur décès. Celle-ci durait généralement quelques secondes, mais le cœur n’a jamais pu se relancer complètement. De plus, le cœur de l’un des patients s’est arrêté après quatre minutes. Cela confirme à quel point il est important de patienter cinq minutes avant de déclarer le décès. Enfin, Sonny Dhanani a conclu que : « nous espérons que cette recherche pourra rassurer les gens inquiets à l’idée d’être donneur, peut-être parce qu’ils craignent que leurs organes ne soient prélevés avant de mourir ». Il espère ainsi que les familles deviennent moins hésitantes à l’idée de donner les organes de leur proche décédé.
Source : Gizmodo