Le gouvernement envisage une taxe sur le streaming musical pour financer la filière musicale française. Deezer s’oppose à cette mesure qui le pénaliserait plus que ses concurrents. Le directeur général adjoint de Deezer prévient qu’il devra augmenter les tarifs des abonnements si la taxe est mise en place.
Comme nous vous l’expliquions, le gouvernement veut créer une taxe sur le streaming musical pour financer la filière musicale française et rémunérer équitablement les artistes. Mais chez Deezer, le numéro 2 du streaming en France, on dénonce une mesure injuste et pénalisante pour la plateforme française. Stéphane Rougeot, son directeur général adjoint, s’est exprimé sur BFM Business.
Deezer s’oppose à la taxe sur le streaming musical envisagée par le gouvernement
Le gouvernement veut créer une taxe sur le streaming musical pour financer le Centre national de la musique (CNM), un établissement public créé en 2020 pour soutenir les professionnels de la musique et des variétés. L’objectif est de trouver de nouvelles sources de financement pour préserver la souveraineté culturelle française et « assurer une juste rémunération des artistes ».
Selon un rapport du député Julien Bargeton (Renaissance), la taxe sur le streaming musical serait de 1,75 % sur les revenus des plateformes. Mais pour Stéphane Rougeot, cette taxe serait « une taxe anti-Deezer » car elle toucherait beaucoup plus Deezer que ses concurrents, comme Spotify. « On fait plus de 60 % de notre chiffre d’affaires en France contre moins de 3 % » pour d’autres acteurs, a-t-il expliqué.
Stéphane Rougeot a également souligné les enjeux de souveraineté numérique et culturelle que représente Deezer, qui est une plateforme française. Il a estimé que cette taxe rendrait Deezer beaucoup moins compétitif face aux géants du streaming.
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Une hausse des tarifs inévitable
Face à cette taxe, Deezer n’aurait pas le choix que de répercuter le coût sur ses abonnés, a affirmé Stéphane Rougeot. Il a précisé qu’il ne pouvait pas baisser la rémunération des ayants-droits, ni absorber la taxe, car son équilibre financier ne le permettait pas. Il a donc appelé le gouvernement à renoncer à cette taxe et à trouver d’autres solutions pour soutenir la filière musicale française.
Le gouvernement a donné jusqu’au 30 septembre aux acteurs de la filière musicale pour trouver un accord, faute de quoi il proposera cette taxe au Parlement. Cette mesure divise le monde de la musique : certains y voient une mesure de justice et de soutien à la création française, comme l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, d’autres comme une taxe injuste et pénalisante.
Source : BFM Business