De qui Tolkien s’est-il inspiré pour écrire Le Seigneur des Anneaux ?

La Terre du Milieu a marqué plusieurs générations de fans. Mais où Tolkien est-il allé chercher l’inspiration pour construire ce monde si complexe ?

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Morgoth dans Le Silmarillion – Crédit : wallup.net

La saga du Seigneur des Anneaux se déroule sur un continent fantastique, qui possède sa propre géographie, son histoire, ses peuples et même plusieurs langues. Pour construire cet univers saisissant de réalisme, Tolkien s’inspire de plusieurs œuvres, mais aussi de sa propre vie.  

Tolkien puise dans ses propres expériences

Même si la Nouvelle-Zélande a servi de cadre aux films du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, la vraie Comté se trouve en Angleterre : il s’agit du Warwickshire. Tolkien y a grandi en pleine nature, avant la révolution industrielle. La destruction de la forêt autour d’Isengard, dans Les Deux Tours, symbolise ce grand bouleversement.

Pour imaginer le Mordor, Tolkien puise directement dans ses souvenirs de guerre. La vie dans les tranchées lui inspire les « Marais Morts », cette zone marécageuse que Frodon et Gollum traversent dans le deuxième film de la trilogie.

Enfin, Tolkien s’inspire de son histoire d’amour avec sa femme, Edith, pour créer celle d’Aragorn et Arwen. L’auteur partagera sa vie entière avec sa femme et sera enterré à ses côtés, faisant ainsi le même choix que Arwen après la mort d’Aragorn.

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Le lore du Seigneur des Anneaux s’inspire de langues anciennes

Tolkien utilise aussi ses connaissances en linguistique et en littérature pour créer les peuples de la Terre du Milieu. Par exemple, le « parler commun » des humains dérive du vieil anglais, dont il est spécialiste. Tolkien, marqué par un conte en finnois qu’il traduit lorsqu’il est étudiant, s’inspire de cette langue pour créer le haut-elfique. Son adaptation de l’histoire a été publiée il y a quelques années.

Ses essais sur le poème Beowulf et sur un mot très mystérieux (« Sigelhearwa ») nourrissent aussi son imaginaire. Il s’inspire du premier pour créer plusieurs races, comme celle des Elfes et des Ents. En essayant de trouver une signification au deuxième, il invente des tribus et des objets.

En effet, selon lui, le terme « Sigelhearwa », utilisé par les Éthiopiens, contient deux concepts opposés. « Sigel » signifierait à la fois « soleil » et « bijou », alors que « hearwa » ferait référence autant aux démons qu’à l’obscurité.

La première partie du mot l’aide à nommer les joyaux des Elfes Noldor : les « Silmarils » (littéralement « bijoux-soleil ») qui apparaissent dans Le Silmarillion. Ses recherches autour du deuxième terme « hearwa » l’inspirent pour imaginer l’apparence des balrogs, ces créatures maléfiques qui tiennent autant de l’ombre que du démon.

Son intérêt pour l’Éthiopie serait également à l’origine de la tribu humaine des Haradrim (« Suderons » en français), terme qui désignerait les Éthiopiens en vieil anglais.

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Les influences mythologiques et religieuses du Seigneur des Anneaux

Dans la mythologie celte, un dieu en particulier aura une influence déterminante sur l’histoire du Seigneur des Anneaux. Vers 1930, Tolkien visite un mystérieux temple sous-terrain. Un anneau trouvé pendant les fouilles porte une inscription, que l’on demande à l’auteur de traduire. Il découvre que le bijou appartenait au héros irlandais « Nuada à la main d’argent », et qu’il s’agit d’une offrande au dieu celte Nodens.

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L’anneau unique (“One ring” en anglais)

C’est pour cette raison qu’il nomme le créateur des anneaux elfiques « Celebrimbor », qui signifie « main d’argent ». De même, le temple enterré est une source d’inspiration pour le royaume sous-terrain des Nains.

Le Seigneur des Anneaux contient également de nombreuses références à la mythologie nordique, la plus flagrante étant le personnage de Gandalf. En effet, c’est le portrait craché de Odin, qui est décrit comme un vieil homme à la barbe grise, qui porte un chapeau à long bord, un bâton et un long manteau. Cette apparence si particulière et connue de tous pourrait bien être modifiée dans la nouvelle série Les Anneaux de Pouvoir produite par Amazon.

L’épée d’Aragorn est aussi un emprunt à la mythologie nordique. En effet, elle est brisée et reforgée par la suite, tout comme l’épée Gram du héros nordique Sigmund. Tout comme Gram, Anduril sert également à combattre le mal (sous l’aspect d’un dragon dans la mythologie, et de Sauron chez Tolkien).

De manière plus évidente, l’éducation catholique de Tolkien transparaît dans l’histoire de la saga, qui reprend des thèmes très courants dans la Bible. Il s’agit par exemple du combat entre le bien et le mal, entre la vanité et l’humilité, mais aussi des concepts de résurrection, de rédemption et de compassion.

Toutes ces inspirations mythologiques et religieuses sont à l’origine de textes plus philosophiques et métaphysiques, que l’on peut notamment découvrir dans La Nature de la Terre du Milieu, l’un des derniers romans issus de la saga.