Une situation incroyable où les artistes ne peuvent même pas taguer ce type de contenu frauduleux qui peut induire le public en erreur, mais qui est souvent détecté par les vrais fans.
Avec l’avènement de l’IA, n’importe qui peut créer de l’art, écrire ou même faire de la musique. Si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, la plupart des utilisateurs se servent de ces outils de bonne foi, il existe hélas toujours des personnes qui détournent les technologies pour leur propre profit.
La dernière affaire en date touche Spotify, la fameuse plateforme de streaming musical. Au cours du mois d’octobre, et même fin septembre 2024, plusieurs faux labels sont venus déposer sur la plateforme des centaines d’albums, tout aussi faux.
Certains de ces albums ont d’ailleurs atterri sur les comptes réels de vrais artistes aux millions de fans, et ont ainsi été détectés. Musique pas en accord avec ce que fait le groupe, jaquette ne correspondant pas graphiquement et, pour les vrais fans, album sorti à un moment où aucun nouvel album n’est sorti !
De faux albums de musique sur Spotify
Si certains albums ont été repérés par des fans, c’est surtout Glenn McDonald, ancien tech de chez Spotify qui a découvert la supercherie à grande échelle. Il a d’ailleurs essayé de prévenir Spotify via X, mais peine perdue, les albums sont pour le moment toujours là.
Les labels qu’il nomme, ainsi qu’un autre découvert par la suite, sont à l’origine de plusieurs centaines d’albums (240 pour Beat Street Music, 471 pour Ancient Lake Record, 483 pour Gupta Music et 600 pour Future Jazz Records), le tout en l’espace de quelques jours.
Un nombre astronomique qui fait qu’il y avait des chances que de vrais groupes soient impactés, c’est notamment le cas de Gong (musique expérimentale), Yes (rock anglais), Asia (rock anglais), Swans (rock expérimental), et d’autres.
Mais comment les faux albums sont-ils arrivés sur les pages de vrais artistes ? En fait, lorsqu’un label met en ligne des albums, il peut soit les relier à l’ID de l’artiste, soit juste saisir son nom. Il est très probable que les faux labels ont utilisé des noms d’artistes aléatoires et que les albums se soient ainsi retrouvés au mauvais endroit.
Il est d’ailleurs peu probable que ces albums aient été ajoutés pour nuire aux groupes concernés. En fait, il y a plus à parier que le but des faux labels (appartenant certainement à la même personne) est uniquement de récupérer des royalties.
Dans une interview donnée au média Ars Technica, Glenn McDonald regrette que Spotify n’ait pas pris le dessus sur ce problème, il indique qu’à son époque les albums auraient immédiatement été retirés des pages des artistes. De plus, pour lui, les faux labels auraient dû être détectés immédiatement, ce qui aurait été le cas à l’époque où il était en poste, notamment, car il avait développé un outil informatique de surveillance de la base de données.