- Quelques scènes intéressantes
- C'est le dernier volet de la saga
- De longues séquences sur Jean Grey qui ne nous apprennent rien
- Un scénario prévisible et sans grande saveur
- Trop de personnages sous-exploités
- Des combats qui partent dans tous les sens et mal fichus
Sans être un film particulièrement mauvais, X-Men Dark Phoenix est juste insipide. Le long-métrage offre de nombreuses séquences qui s’attardent sur le personnage Jean Grey, mais se contentent seulement de l’effleurer. Les phases de combats quant à elles sont trop brouillonnes pour être réellement pertinentes et mémorables. Le film conclut finalement la saga X-Men sans rebondissement aucun, de la manière la plus plate qui soit. Un film à voir quand on n’a rien d’autre à faire et histoire de dire un dernier revoir à l’équipe de mutants qui nous a pourtant tant fait rêver ces 20 dernières années. On espère désormais que les studios Marvel sauront mieux exploiter la licence. Allez, à bientôt les X-Men, on se donne rendez-vous dans quelques années “de l’autre côté du miroir”.
Rien ne va plus chez les X-Men : au détour d’une mission dans l’espace, l’une des leurs est investie d’une puissance cosmique. Jean Grey acquiert des super-pouvoirs encore plus impressionnants que ceux dont elle disposait déjà. Mais dans le même temps, l’esprit de la jeune X-Woman chavire, la forçant à commettre l’irréparable. Dans quel camp Jean Grey va-t-elle alors se tourner ? Comment vont réagir ses équipiers et son amant, alias Cyclope ? Pourquoi cette force cosmique a-t-elle jeté son dévolu sur la mutante et que veulent ces étranges extraterrestres capables de prendre l’apparence de n’importe quel être humain ?
5 raisons de craquer (ou pas) pour X-Men Dark Phoenix
Voilà presque 20 ans que les X-Men ont envahi les salles obscures et ont ressuscité le genre super-héroïque, qui avait totalement été délaissé par le grand public et les majores à la fin des années 90. Qu’on se le dise : si Marvel est aujourd’hui une entreprise si florissante, c’est surtout parce que les premiers X-Men de Bryan Singer et les différents Spider-Man de Sam Raimi ont cartonné au box-office. Les adaptations cinématographiques ont sauvé l’éditeur de comics du marasme financier dans lequel il s’était embourbé.
En clair, Marvel doit tout à la Fox et à Sony. Mais une page est sur le point de se tourner : Disney ayant acquis la Fox, l’entreprise de Mickey a récupéré les droits d’adaptation d’une bonne partie de ses personnages les plus emblématiques que sont les X-Men, Deadpool, les 4 Fantastiques, etc. La production de X-Men Dark Phoenix ayant été entamée bien avant que le rachat ait lieu, le film a continué son petit bonhomme de chemin pour sortir sous pavillon Fox. Mais ce sera le dernier de la sorte.
>> lire aussi : X-Men : de la BD au cinéma, le jeu des grandes différences
Ce film est donc le dernier produit et réalisé par la Fox « sans Disney ». Enfin, presque… Car l’an prochain devrait également sortir New Mutants, qui se déroule lui aussi dans l’univers des X-Men. Si le film est prêt depuis 2 ans, certaines scènes devraient être reshootées cette année et un nouveau personnage devrait être introduit. De quoi changer une bonne partie du film et laisser à Disney le soin de s’approprier l’univers créé par la Fox… À condition également que le film sorte un jour, puisque sa programmation en salle a sans cesse été repoussée.
Bon, mais alors, que vaut cet ultime volet de la saga mutante entamée il y a aujourd’hui 19 ans ? on craque ou pas pour Dark Phoenix, le dernier film X-Men de la Fox ?
>>> lire aussi : Un film X-Men réalisé par Marvel Studios ? Oui, mais pas avant un bon moment
Oui, parce que c’est beau et qu’il y a une ou deux scènes épiques
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le réalisateur Simon Kinberg aime les effets spéciaux et nous en offre pour notre argent. Et ça démarre plutôt bien, car l’une des toutes premières scènes, celle où Jean Grey acquiert ses nouveaux pouvoirs, est réellement bluffante. Les mutants s’envolent dans l’espace et chaque X-Men remplit à merveille sa fonction. Peu après, la force Phoenix s’empare de Jean Grey et on se souviendra longtemps de cette séquence de toute beauté. D’autres scènes sont du même acabit, mais nous ne vous en dirons pas plus afin de ne pas spoiler le film. Malheureusement, elles sont trop peu nombreuses pour réellement relever le niveau, comme nous allons le voir par la suite. Et puis, on ne fait pas un bon film avec seulement des effets spéciaux et une belle photographie, non ?
Non, parce le scénario est réchauffé et carrément décevant
Si le synopsis vous rappelle étrangement quelque chose, c’est tout à fait normal. Dark Phoenix est l’adaptation d’une série de comics parue en 1980 et imaginée par deux monstres sacrés de la BD : Chris Claremont et John Byrne. Mais rappelons surtout que la saga a déjà été portée sur grand-écran dans X-Men L’Affrontement final. Celui-ci reste probablement l’un des plus mauvais films de la licence, avec X-Men Origins Wolverine, il va sans dire.
L’histoire de Dark Phoenix reprend donc en partie celle de L’Affrontement final, en modifiant au passage plusieurs éléments (Cyclope ne meurt pas dès les premières minutes du film, Wolverine ne viendra pas la tuer puisqu’il n’est pas présent dans le film…).
Le résultat est finalement sans grande saveur et distille quand même une bonne grosse odeur de déjà-vu. Le plus gênant, c’est que le film s’écarte surtout de son modèle, la série de comics de 1980, et qu’il perd totalement les différents messages insufflés par Chris Claremont et John Byrne. Le film se veut beaucoup plus intimiste et se focalise sur le personnage de Jean Grey, mais ne lorgne jamais du côté de l’introspectif. En conséquence, on se perd rapidement dans un mélodrame dont on ne parvient pas vraiment à appréhender les tenants et les aboutissants. C’est finalement long et ennuyeux et on se prendrait presque à regretter L’Affrontement final (on a bien dit « presque »).
>>> lire aussi : Super-héros : les 35 films prévus jusqu’en 2022
Non, parce que les personnages n’ont aucune saveur
Que dire alors de la prestation des autres acteurs ? À trop vouloir se focaliser sur le personnage de Jean Grey, sans pour autant entrer dans le vif du sujet, le réalisateur est finalement passé à côté de tout ce qui faisait le charme d’un film X-Men : nous montrer bien plus qu’une équipe, mais une famille, avec ses bons moments et ses clashs. C’est à peine s’il nous le rappelle quelques secondes avant la fin. En conséquence, quasiment tous les autres personnages, hormis Jean Grey, sont occultés. Diablo, Tornade et le Fauve font office de figurants, et même Magneto et le professeur Xavier sont laissés la plupart du temps sur le bas-côté. Quant à Cyclope, qui devrait pourtant jouer un rôle important quant on connaît la relation qui l’unit à Jean Grey, il est tout bonnement inexistant.
Deux nouveaux mutants nous sont néanmoins présentés. L’un possède des cheveux super balèzes (un cousin éloigné de Medusa ?). L’autre, une femme, est capable de contrôler les esprits et se voit dotée d’une agilité et d’une super force. Mais rien ne nous est dévoilé sur leur passé, sur leurs motivations, et leurs combats sont dignes d’un film de série B un dimanche en 3e partie de soirée. Enfin, quand on aperçoit Dazzler, qui sait transformer le son en lumière, on se prend à espérer que la jeune mutante jouera un petit rôle dans le long-métrage. Pas de chance, on ne la reverra plus du tout. Mais pourquoi l’introduire dans l’univers super-héroïque de la Fox si c’est pour l’en écarter aussi vite ?
Non, parce que la prise de risque est nulle
La Fox a souvent aimé prendre des risques avec ses films de super-héros. Tantôt avec succès (X-Men 1 & 2, First Class, Days of Future Past, Deadpool…), tantôt en commettant de bons gros nanars (Les 4 Fantastiques, celui sorti en 2015). Mais s’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher à la Fox, c’est bien de tenter de s’approprier l’histoire des comics et d’en faire quelque chose de nouveau, de plus personnel. La majore sait revisiter les origines des personnages et leur devenir, ou tout simplement proposer à un public pourtant rompu au thème quelqu’un chose d’inédit. Deadpool en est la parfaite illustration.
Ici, la prise de risque est quasi inexistante. Le réalisateur Simon Kinberg nous ressort les mêmes ficelles scénaristiques et les mêmes personnages que l’on avait découverts dans les 3 précédents volets. Rien d’autre.
Oui, parce qu’il faut quand même leur dire un dernier au revoir
Certes, de l’équipe originelle, celle qu’on a connue dans les années 2000, il ne reste pas le moindre acteur. Mais la « jeune » génération s’en tirait plutôt très bien. La prestation d’acteurs comme Michael Fassbender (Magneto), James McAvoy (le professeur Xavier) ou Jennifer Lawrence (Mystique) avait de quoi nous conforter dans l’idée que la relève était assurée.
Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin et il n’y a quasiment aucune chance pour que l’on retrouve ce casting dans l’un des prochains films X-Men, suite au rachat de la Fox par Disney. On aurait certes aimé que les adieux se passent dans d’autres circonstances, mais on il était finalement temps de mettre un terme aux aventures des X-Men, aventures qui avaient de toute façon tendance à s’enliser, comme le montre le moyen X-Men Apocalypse. Allez, au revoir les X-Men et on espère vous retrouver en meilleure forme du côté des studios Marvel.