Trois ans après la sortie du premier volet, Dune, deuxième partie est enfin arrivé dans les salles de cinéma. Après s’être immergé pendant près de trois heures dans les étendues sableuses d’Arrakis, nous pouvons enfin vous livrer notre verdict : le film est un véritable bijou des science-fiction.
Adapter l’œuvre monumentale de Frank Herbert est un défi audacieux. Pour lui rendre justice, Denis Villeneuve a réalisé dans un premier temps Dune, prélude sorti en 2021. Repoussé à plusieurs reprises, Dune, seconde partie a finalement débarqué le 28 février 2024. Après avoir passé près de trois heures dans la pénombre du cinéma, je peux enfin vous livrer mon verdict : oui, Dune 2 est bel et bien le chef d’œuvre vanté par la presse ! Voici ma critique garantie sans spoilers.
Dune a permis de sublimer la suite
Un film aussi long (2h46) pourrait en décourager plus d’un. Pourtant, je l’ai dévoré sans sentir la moindre lassitude (si ce n’est quelques fourmis dans les jambes), émerveillé par la réalisation magistrale de Villeneuve. Ce dernier parvient à nous tenir en haleine constamment, alternant avec brio les séquences contemplatives et les scènes d’action survitaminées dans ce monde de sable aussi fascinant que terrifiant.
Les détracteurs de Dune premier du nom avaient pointé ses lenteurs. Il fallait pourtant prendre le temps d’introduire convenablement l’œuvre d’Herbert qui regorge d’intrigues politiques et de croyances mystiques. Il s’agissait aussi d’expliquer les particularités de l’Épice, drogue aux enjeux stratégiques qui motive la trahison des Harkonnen. Et de présenter le personnage de Paul, héritier de la maison Atréides qui voit son destin basculer.
Ce premier volet introductif a donc permis de déblayer le terrain pour Dune 2. Sans lui, le second chapitre ne serait pas aussi percutant. Et pour cause : le contexte étant désormais posé, le film a toute la latitude nécessaire pour nous plonger de plain-pied dans la réalité impitoyable d’Arrakis. Car c’est bien cette dernière qui crève l’écran, planète de tous les dangers où l’espoir d’un monde meilleur se heurte aux serpentements des vers de sable (et aux aspirations politiques des humains).
Dune 2 : une odyssée politico-mystique passionnante
Le film nous immerge donc dans l’atmosphère hostile d’Arrakis. Une planète empreinte d’une poésie singulière où il faut danser sur le sable pour éviter d’attirer les vers. Lesquels peuvent aussi être chevauchés, se muant alors en destriers foudroyants dans des scènes à couper le souffle. Au vu du contexte, la guerre est omniprésente sur la planète de sable. Explosions, combats rapprochés, batailles… Le réalisateur déploie tout son arsenal cinématographique pour nous en mettre plein la vue.
Le tout est sublimé par la bande originale impeccable de Hans Zimmer dont les sonorités mystiques, épiques, sombres ou mélancoliques participent pleinement à l’immersion.
Mais Dune 2 fait également la part belle à la contemplation, nous poussant à la réflexion sur l’intrigue et ses thématiques sous-jacentes. De l’exploitation abusive des ressources naturelles à la manipulation des masses par la religion en passant par la tyrannie du pouvoir, Dune 2 apparaît comme un miroir de notre histoire passée et présente.
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D’ailleurs, le film ne verse pas dans le manichéisme. Paul doute notamment qu’il est véritablement le messie, refroidi par ses visions qui font rimer libération avec destruction. Chez les Fremen, les croyants s’opposent aux profanes qui refusent de croire en l’existence d’un sauveur.
Cette approche réaliste s’incarne également dans la froideur politique des Bene Gesserit, sororité qui s’immisce dans tous les camps pour satisfaire ses objectifs inavoués. Un machiavélisme pur et dur qui permet de nous rappeler que tout n’est jamais noir ou blanc dans l’Imperium.
Dune 2 : un casting au niveau
Le casting s’en sort avec les honneurs. Timothée Chalamet (Paul Atréides) est très convaincant en prophète en proie aux doutes. Zendaya fournit également une prestation de choix, incarnant avec brio Chani, guerrière fremen à l’esprit libre.
Un très bon point également pour Rebecca Ferguson, troublante et envoûtante en Dame Jessica. De son côté, Austin Butler (Feyd-Rautha) marque les esprits en incarnant avec justesse le neveu assoiffé de sang du baron Vladimir Harkonnen dont la cruauté est très bien retranscrite par Stellan Skarsgård.
Verdict
Dune 2 est bien le bijou de science-fiction que l’on attendait, offrant un spectacle cinématographique total grâce à la patte singulière de Denis Villeneuve et aux prestations de haute volée des comédiens. Les 2h46 de film sont indolores tant l’intrigue parvient à nous tenir en haleine. Il faut toutefois absolument avoir visionné le premier volet pour en apprécier toute la sève.