Counter-Strike est un casino en ligne addictif et dangereux pour beaucoup de joueurs

L’ouverture de caisses Counter-Strike est comparable à un casino en ligne avec des skins qui valent une fortune, des sommes importantes misées et des gains qui reposent entièrement sur la chance. Ce qui provoque des addictions et de dangereuses conséquences, des accros témoignent face à ces plateformes au marketing bien rodé.

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© Valve

Depuis sa sortie récente, Counter-Strike 2 déchaîne les passions même si le jeu est le moins bien noté de Steam. Avec lui s’accompagne son fameux marché aux skins, semblable à un casino en ligne très facile d’accès. 20 Minutes est parti à la rencontre de joueurs devenus accros qui ont dépensé des sommes folles. Pour eux, Counter-Strike est addictif et dangereux à cause de ces sites aux couleurs chatoyantes et aux lumières clignotantes qui permettent de jouer sans protection.

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Counter-Strike 2 : des casinos en ligne qui pompent l’argent des joueurs

Image 1 : Counter-Strike est un casino en ligne addictif et dangereux pour beaucoup de joueurs
Les influenceurs font la promotion de ces casinos en ligne

Depuis le lancement de CS:GO, le marché des skins explose et certains cosmétiques s’échangent à plusieurs centaines de milliers d’euros. Des sites comme Hellcase ou Farmskins, dont le succès repose sur des influenceurs qui en font grassement la publicité, permettent d’acheter des caisses qui en contiennent avec un certain niveau de rareté, induisant ainsi des prix élevés à la revente. Tout repose sur la chance comme dans beaucoup de jeux d’argent.

Mais forcément, les cosmétiques très rares sont plus difficiles à obtenir avec un faible taux de drop. Il n’en fallait pas plus pour que des joueurs tombent dans l’engrenage.

Axel, 26 ans, est accro depuis 6 ans comme il l’explique à 20 Minutes : « J’ai tout de suite accroché, je jouais des petites sommes au début et ensuite j’ai gagné énormément d’argent, environ 15 000 euros. C’est là où j’ai commencé à craquer, de jouer de plus en plus, avec toujours cette envie d’augmenter les mises pour gagner encore plus ». De 2020 à 2023, le jeune homme a perdu plus de 15 000 euros et a volé 7000 euros à ses parents.

Axel se dit accro mais se sent piégé par le marketing très agressif de ces sites qui fonctionnent comme des casinos en ligne. Mails, SMS, skins et crédits offerts, tout est fait pour garder les utilisateurs. Une méthode que Tom, 21 ans, confirme : « Ils incitent tous à dépenser de l’argent régulièrement afin d’obtenir un bonus quotidien, qui force à revenir sur le site tous les jours pour obtenir une petite récompense ».

Désormais âgé de 22 ans, Julien a aussi beaucoup joué à 14-15 ans. Il lui suffisait d’acheter des cartes prépayées en bar-tabac. Il a perdu entre 300 et 400 euros pendant cette période. Matthias a quant à lui eu des problèmes d’ordre mental à cause de ces casinos qui reposent sur les skins de Counter-Strike : « Le stress de parier et les pertes ont affecté mon quotidien ».

Ces sites de paris en ligne dignes de casinos sont très peu réglementés et se trouvent dans des territoires où leur fermeture est compliquée. Pour y accéder, il suffit simplement d’appuyer sur un bouton qui confirme que vous êtes majeur, il n’y a aucune vérification de l’âge réel.

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Mais que fait Valve face à cette situation ?

Michael John McLeod, un joueur accro, a porté plainte contre Valve en 2016. L’entreprise a été accusée, avec d’autres sites, de favoriser ces casinos illégaux. La société n’a pas été condamnée et n’a pas souhaité répondre aux questions de 20 Minutes tout comme les plateformes pointées du doigt.

  • Pour rappel, il y a 1,3 million de joueurs excessifs/à risque modéré en France en 2019 soit 3,7% de la population adulte. À titre de comparaison, ce chiffre était de 0,8 million en 2024 soit 2,2%
  • Les joueurs excessifs/à risque modéré sont majoritairement des hommes à 79% dont des jeunes de moins de 35 ans à 45%. Malheureusement, les personnes ayant des revenus modestes à moins de 1500 euros/mois représentent 36% des joueurs à problème
  • Les joueurs excessifs/à risque modéré présentent des problèmes psychiques comme l’anxiété (36%), de la dépression (25%) ou des idées suicidaires (17%)

L’association SOS joueurs aide les joueurs dépendants et leurs proches avec un soutien psychologique, un sevrage, une médication ou une thérapie comportementale et cognitive. Son numéro vert gratuit est le 09 74 75 13 13 et son site web est à cette adresse.

Selon l’OMS, l’addiction aux jeux d’argent est une maladie qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité excessive accordée au jeu et une poursuite du jeu malgré des conséquences négatives sur la santé physique et mentale, la vie sociale, professionnelle et familiale.