D’après Alex Bornyakov, vice-ministre de la transformation numérique en Ukraine, le pays utilise désormais plus de 10 000 unités Starlink pour se maintenir en ligne.
Alex Bornyakov fait part de la reconnaissance de l’Ukraine quant au service que représente son accès privilégié au réseau Starlink. Depuis qu’Elon Musk a décidé de leur porter secours fin février, le réseau s’est intensément développé.
Le journal Washington Post a interrogé Monsieur Bornyakov qui a répondu ouvertement aux questions soulevées par cette intervention extérieure.
Quel est le besoin réel de ce service à l’échelle du pays ?
Si le réseau Starlink s’étend maintenant à toute la surface de l’Ukraine, il ne faut pas perdre de vue que son utilisation première s’est concentrée sur les parties du pays directement concernées par les affrontements. La progression russe ne concerne aujourd’hui qu’environ « 15 % du territoire ukrainien ». Le réseau initial de télécommunication était préalablement bien développé et complexe. Il n’a, en dehors de ces territoires concernés que peu souffert de problème de connectivité, outre quelques coupures et un certain ralentissement.
Kiev fut particulièrement concerné par les offensives russes. Ainsi, « il pourrait y avoir des problèmes dans certaines zones autour de Kiev. Dans la partie ouest, c’est tout à fait correct. » Mais, « bien sûr, là où il y a une zone de guerre, il n’y a pas de couverture, et la réception cellulaire est mauvaise, et parfois, elle est simplement absente. »
.twitter-tweet {margin:auto}L’aide s’est donc centrée en priorité sur les zones dévastées. « Au début, nous les livrions aux endroits où la situation est vraiment difficile, comme Tchernihiv, comme Kharkov, la partie orientale de l’Ukraine, même Marioupol ». Elle a permis de répondre aux besoins militaires et civils urgents. Ainsi, les hôpitaux ont pu maintenir une certaine capacité de communication. L’armée, bien entendu, a un besoin essentiel à ce niveau, notamment en termes de surveillance. Il est probable que cette connectivité soit d’ailleurs utilisée par l’Aerorozvidka, l’unité de geeks équipée de drones, afin de maintenir ses actions contre l’armée russe.
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En deuxième lieu, le réseau Starlink a aidé des entreprises à maintenir ou développer leur activité immergée ou non dans les zones de guerre. Car l’aspect économique est bien entendu essentiel dans cet affrontement, et l’Ukraine a plus que jamais intérêt à la maintenir.
Les récepteurs Starlink, sont-ils des cibles pour l’armée russe ?
Comme tous les appareils de communications, les récepteurs Starlink sont une cible potentielle de l’armée russe. Étant principalement localisés sur des infrastructures civiles, il est craint qu’ils soient détectés et fassent de ces lieux des cibles militaires. Pour l’instant, d’après le vice-ministre, il n’y aurait pas de danger. « Tout d’abord, ils sont vraiment petits, et c’est vraiment difficile de les identifier.[…] Je ne peux pas être sûr à 100 %, mais [..] je pense que leur équipement [russe] n’est pas ajusté pour tracer Starlink. »
La vidéo de l’entretien avec Alex Bornyakov
Source : WashingtonPost