Combien de kilomètres avant qu’une voiture électrique soit plus verte qu’une voiture essence ?

Combien de kilomètres faut-il faire avant qu’une voiture électrique ne soit plus verte qu’une voiture thermique ? De nombreuses recherches sont en cours sur le sujet, mais une étude récemment dévoilée par le Fuel Institute nous donne cependant quelques pistes.

Tesla Model S
Tesla Model S © Unsplash

Les véhicules électriques sont voués à remplacer les voitures thermiques, alors que la commission Environnement du Parlement européen a voté, mercredi 11 mai, l’interdiction de la vente de véhicules neufs essence et diesel à partir de 2035. Les constructeurs automobiles devront réduire les émissions moyennes du parc automobile de 20 % d’ici 2025 et de 55 % d’ici 2030.

Les gouvernements améliorent les infrastructures dédiées aux véhicules électriques, offrent des incitations fiscales et adoptent des politiques visant à augmenter le nombre de véhicules électriques sur la route. Et des icônes industrielles modernes comme Elon Musk, qui a évidemment un intérêt direct dans le succès de la voiture électrique, promeuvent constamment cette innovation.

Mais à partir de quand est-ce qu’on peut considérer qu’une voiture électrique est plus verte qu’une thermique ?

La batterie d’un véhicule électrique ne pousse pas sur les arbres : elle est beaucoup plus complexe que la batterie au plomb. Elle contient du lithium-ion, un métal rare présent sur plusieurs continents, les plus grands producteurs étant l’Australie, le Chili et la Chine. Les scientifiques étudient encore aujourd’hui l’impact environnemental direct de l’extraction du lithium, responsable des pénuries d’eau dans des endroits comme le Chili. Un autre matériau impliqué dans la production de batteries est le cobalt, dont la majeure partie est extraite en République démocratique du Congo.

Outre les émissions et la pollution locale produites par le processus minier, il existe également un problème de transport. Tous ces matériaux doivent être expédiés en Chine, qui produit la grande majorité des batteries de véhicules électriques, avant que ces batteries très lourdes ne soient expédiées aux usines de fabrication de voitures du monde entier. Au total, la production de batteries représente jusqu’à trois quarts de l’énergie utilisée et jusqu’à 70 % des émissions produites lors de la production d’un véhicule électrique.

La fabrication d’une voiture est un processus très énergivore. Les matières premières impliquées (l’acier et l’aluminium) nécessitent beaucoup d’énergie pour être produites et, comme les batteries finies, elles doivent être expédiées vers les usines où les voitures sont réellement fabriquées. National Geographic estime que jusqu’à 20 % des émissions totales d’une voiture seront produites pendant sa fabrication.

MotorBiscuit estime toutefois qu’au mieux, l’énergie utilisée pour produire une voiture moyenne est d’environ 56 880 mégajoules, ce qui se traduit par environ 474 gallons d’essence (ce qui suffit pour remplir un réservoir de carburant moyen environ 31 fois). Mais la question de l’énergie est bien plus complexe qu’il n’y paraît, comme le résume bien SlashGear.

Selon une étude du Fuel Institute, dans le meilleur des cas, lorsque le véhicule électrique est conduit avec de l’énergie provenant de sources à faible émission de carbone, il faut 30 000 km approximativement avant qu’il ne devienne plus respectueux de l’environnement qu’un moteur à combustion interne. En outre, un véhicule électrique alimenté par batterie aura produit 41 % d’émissions en moins après 320 000 km par rapport à un véhicule thermique, estime l’institut.