City Carbon : faut-il craquer pour la trottinette électrique ultra-légère ?

Image 1 : City Carbon : faut-il craquer pour la trottinette électrique ultra-légère ?
4/10

Evo Spirit City Carbon

On aime
  • sa légèreté
  • son phare puissant
On n’aime pas
  • son prix
  • son encombrement
  • ses roues trop petites
  • la mauvaise répartition de son poids
Verdict :

La City Carbone avait un argument majeur à faire valoir : son poids. Et il faut dire qu’elle est sacrément légère. Un pari réussi de ce point de vue. Néanmoins, de l’autre côté de la balance, on trouve de trop nombreux griefs pour pouvoir la recommander pleinement. Son défaut le plus important est qu’elle ne peut pas passer des hauteurs supérieures à 2 cm, c’est trop court. En deuxième, on retient la mauvaise répartition de son poids qui, décalé à l’avant, peut occasionner des chutes lors du freinage. Finalement, pour beaucoup moins cher, on trouve d’autres modèles, certes plus lourds, mais aussi plus polyvalents et mieux pensés.

Si les trottinettes électriques sont de fabuleux engins urbains, elles sont aussi encore lourdes, malgré l’utilisation de batteries au lithium-ion, plus compactes. L’arrivée de la City Carbon sur le marché a de quoi redonner espoir.

6,3 kg. C’est cette unique donnée qui nous a donné envie de tester la City Carbon. Jusqu’alors, seule l’E-Micro One de Micro pouvait se targuer d’être électrique et de peser moins de 7 kg, mais il ne s’agissait que d’une assistance. La City Carbon possède un système complètement électrique qui se déclenche à 5 km/h et se contrôle via des commandes au guidon, à l’instar de l’e-Twow Booster S2.

Cette trottinette se décline en deux versions. Seule la capacité de la batterie diffère : soit 7,8 Ah (celle que nous avons testée), soit 10,4 Ah. La seconde entraîne un surpoids de 600 grammes, mais aussi 50 % d’autonomie en plus : 20 km avec la petite batterie et 30 km avec la plus large. Jusque-là, la City Carbon reste dans les clous du marché. Idem côté vitesse. Evo Spirit, qui la commercialise, la donne pour une vitesse maximale de 25 km/h, deux modes intermédiaires (6 km/h et 16 km/h) facilitant son utilisation sur les trottoirs. A-t-elle tout d’une grande ? Fait-elle le poids face à des e-Twow et Adrya ? En somme, faut-il craquer pour la City Carbon ?

À l’instar de l’e-Twow Booster, aussi testée dans nos colonnes, la City Carbon est une trottinette électrique vendue en marque blanche. Plusieurs constructeurs

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Oui, parce qu’elle est très légère

C’est l’atout de la City Carbon. Son poids tranche largement avec le reste de l’offre actuelle. Alors qu’il faut compter entre 10 et 16 kg pour la plupart des trottinettes électriques, la City Carbon ne pèse que 6,3 kg (dans sa version 7,8 Ah). Un poids plume qui a été atteint grâce à l’utilisation massive de matériaux de faible densité dans sa conception. Elle est majoritairement composée d’aluminium et possède deux éléments entièrement en fibre de carbone : sa colonne de direction et son deck, partie où se poste l’utilisateur.

Au final, on se retrouve avec un moyen de transport facile à déplacer. Une fois arrivé chez soi où au pied du métro, on n’éprouve aucune difficulté à saisir la City Carbon d’une main. Un vrai plus dans une utilisation urbaine où l’on ne déplace pas forcément qu’en trottinette.

Non, parce que son centre de gravité est décalé

Un poids plume ne fait pas tout et il est même problématique lorsqu’il est mal réparti. C’est malheureusement le cas pour la City Carbon. Le moteur et la batterie sont situés à l’avant de la trottinette. Cela permet d’avoir un deck d’une grande finesse, mais est plutôt dangereux lors du freinage au frein électronique EABS. À ce moment, si l’utilisateur se tient droit, il est propulsé en avant et risque de faire un soleil s’il n’est pas prévenu.

Le manuel d’utilisation va même jusqu’à le mettre en garde : « attention, le frein est puissant, donc utilisez-le doucement, et mettez votre poids sur l’arrière pour éviter de basculer en avant. » C’est presque un aveu d’échec. On aurait préféré une meilleure répartition du poids plutôt que de telles recommandations.

À noter aussi que si le freinage est réputé « puissant », il ne l’est qu’à son déclenchement, il faut ensuite de nombreux mètres pour s’immobiliser, même en ayant recours au frein manuel arrière.

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Non, parce qu’elle ne passe pas partout

Bien que son plateau soit plutôt haut perché, la City Carbon ne passe pas partout. Dépourvue d’amortisseurs et équipée de roues pleines, la City Carbon n’est pas à l’aise sur les pavées et pas plus sur les chaussées abîmées.

Certaines déformations sur les pistes cyclables peuvent aussi lui porter préjudice. En cause ici, sa roue avant qui n’est pas assez large et vient buter sur de petits obstacles. Lorsque l’on s’approche d’un petit trottoir, on peut anticiper le choc du léger dénivelé, mais il est difficile d’en faire autant avec un petit obstacle impromptu.

De son côté, Evo Spirit, qui distribue cette City Carbon, indique qu’il ne faut l’utiliser que « sur une surface lisse, sans bosse ni trou de plus de 2cm de hauteur/profondeur. » 2 cm, c’est très peu et l’on finit par passer son temps à monter et descendre de la trottinette, de quoi perdre l’avantage de ce moyen de transport.

Non, parce qu’elle n’est pas compacte

Légère, la City Carbon n’est pas compacte. Son guidon ne peut être réglé en hauteur. Ainsi, en position plié, il dépasse du plateau. On atteint 1 mètre de long dans cette position, c’est 6 cm de plus qu’une e-Twow S2.

Autre problème avec ce guidon fixe, il ne siéra pas à tous les utilisateurs. Les plus grands d’entre eux devront s’arc-bouter pour l’utiliser et les plus petits auront le guidon dans les dents, ou presque. Enfin, les poignées sont également figées. Impossible de les replier sur la colonne de direction, comme chez de nombreux concurrents. On se retrouve alors avec une trottinette légère, mais imposante, une vraie plaie dans les transports en commun.

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Oui pour son phare, non pour l’absence de klaxon

Parmi les équipements de la City Carbon, on retient son phare avant très puissant qui permet l’utilisation de la trottinette dans l’obscurité. Dommage qu’elle ne soit pas équipée d’une signalisation arrière. Le port de bandes réfléchissantes est à prévoir.

Une autre fonction brille par son absence : l’avertisseur sonore. Il n’y en a aucun sur la City Carbon. Il s’agit pourtant d’un élément de sécurité que l’on s’attend à trouver sur un appareil capable de monter jusqu’à 25 km/h. Il faudra donc avoir recours à une sonnette additionnelle.

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A peine 60 km au compteur et déjà morte

Ce point est plus un nota bene qu’un avis tranché. Le modèle que nous avons testé a rendu l’âme après deux semaines d’utilisation et 62,7 kilomètres parcourus. Un souci qui nous a rapidement conduit à contacté son constructeur. La réponse d’Evo Spirit est qu’il s’agit d’un modèle de pré-série qui peut ne pas être finalisé. En outre, il a peut-être aussi été maltraité par un précédent testeur, ajoute notre contact.