Des chercheurs créent une bactérie E. Coli qui se nourrit de dioxyde de carbone

Des scientifiques ont mis au point une souche de bactéries E. Coli qui pourrait notamment être utilisée pour créer des biocarburants moins polluants à produire.

Le colibacille, vous connaissez ? Plus connu sous son nom d’E. Coli (et moins sous celui d’Escherichia coli), il compose environ 80 % de votre flore intestinale et c’est grâce à lui que nous parvenons à digérer la plupart de nos aliments. Et ce petit gourmand peut tout dévorer, même du CO2, comme viennent de le démontrer une équipe de chercheurs américains.

Image 1 : Des chercheurs créent une bactérie E. Coli qui se nourrit de dioxyde de carbone

Elle ne peut pas aspirer le CO2 de l’atmosphère, précisent les chercheurs

Comme l’explique la revue Nature, les bactéries E. Coli préfèrent généralement se nourrir de sucres (plus précisément de glucose). C’est le cas dans nos intestins. Mais en modifiant onze de ses gènes, des scientifiques viennent de créer en laboratoire un colibacille capable de se nourrir de dioxyde de carbone. Cette souche obtenue en laboratoire pourrait être utilisée dans un premier temps pour produire des biocarburants en générant moins d’émissions qu’avec les méthodes de raffinage conventionnelles.

Cependant, inutile d’espérer que cette bactérie puisse être utilisée pour aspirer le CO2 de l’atmosphère et nous aider à sauver la planète. Cette bactérie modifiée émet pour le moment actuellement plus de CO2 qu’elle n’en consomme. Cette prouesse est « un jalon qui démontre les possibilités offertes par l’ingénierie biologique pour améliorer les processus naturels » indique Cheryl Kerfeld, bio-ingénieure à l’Université du Michigan qui travaille sur la bactérie.

Notre cerveau nous protège de notre propre mort

Rappelons que E. Coli, malgré sa mauvaise presse, a déjà été utilisé dernièrement pour faire beaucoup de choses utiles. Voici plusieurs années, des chercheurs ont même réussi à stocker des données cryptées dans les micro-organismes, au point de réussir à faire tourner des “ordinateurs” basés sur E. Coli. Cette nouvelle version artificielle du colibacille mangeuse de CO2 devrait à son tour trouver des applications pratiques d’ici quelques années. Elle reste cependant un ami qui nous veut du bien, contrairement à d’autres souches E. Coli naturelles à l’origine de désagréments peu sympathiques… comme la gastro-entérite.

Source : Nature