L’intelligence artificielle conversationnelle ChatGPT fête son premier anniversaire. Quel bilan et quelles perspectives pour cette technologie qui crée du contenu à partir de données ? Franceinfo a interrogé Aurélie Jean, spécialiste en algorithmes.
L’intelligence artificielle (IA) est de plus en plus présente dans notre quotidien, notamment grâce à ChatGPT, une application qui permet de dialoguer avec un agent virtuel capable de générer du texte dans différents domaines.
Lancée il y a un an, ChatGPT a suscité de nombreuses attentes, mais aussi des interrogations sur l’impact de l’IA sur notre société. Franceinfo a interrogé Aurélie Jean, docteure en sciences, entrepreneure et spécialiste en algorithmes, qui vient de publier Algorithmes, bientôt maîtres du monde ?.
ChatGPT : un an après, quel bilan pour l’intelligence artificielle conversationnelle ?
Selon elle, ChatGPT n’a pas bouleversé nos vies, mais a permis de nous familiariser avec la technologie de l’IA générative, qui consiste à créer du contenu à partir de données. ChatGPT utilise ainsi un agent conversationnel, qui peut réaliser des tâches variées (comme traduire, résumer, ou imaginer un scénario, etc). Mais cette application a aussi ses limites, que les utilisateurs ont appris à connaître et à respecter. « Il faut bien comprendre ce qui est possible de faire ou pas avec ces technologies, et comment on souhaite les utiliser » explique Aurélie Jean.
L’IA générative pose aussi la question de la comparaison entre l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle. Pour Aurélie Jean, il n’y a pas de doute : les intelligences artificielles sont déjà plus intelligentes que les humains, en ce qui concerne l’intelligence analytique uniquement, car c’est celle que les algorithmes maîtrisent.
Mais l’IA ne peut pas remplacer l’intelligence humaine dans d’autres domaines, comme la créativité, l’émotion ou la pratique. Elle peut seulement les assister ou les simuler. Par exemple, un agent conversationnel peut dire « je t’aime », mais sans ressentir les sentiments associés.
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Enfin, l’IA générative a un impact sur le monde du travail, qui pourrait être positif si on sait l’exploiter. Aurélie Jean voit dans l’IA une opportunité de repenser le travail, en se demandant si on va travailler moins, ou si on va valoriser des tâches non rémunérées.
Même si certains exemples démontrent le contraire, comme ce patron qui a remplacé 90 % de ses effectifs par l’IA, elle ne croit pas que l’IA va détruire des emplois, mais plutôt qu’elle va les transformer, en aidant les travailleurs à se concentrer sur ce qu’ils font le mieux. « C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une technologie va impacter les cols blancs, c’est une bonne nouvelle », conclut-elle.