Une startup britannique a mis au point une intelligence artificielle qui pourrait révolutionner notre approche de la gestion de la pollution. À l’aide de caméras placées au dessus des chaînes de recyclage, l’IA reconnaît quels types de déchets plastiques passent à la poubelle.
Nous serons 9 milliards d’habitants sur Terre d’ici 2050 : le milliard de trop pour la planète ? Si l’humanité continue de polluer autant qu’elle le fait actuellement, c’est certain. Malgré de belles promesses de traités lors du sommet international contre la pollution plastique de Paris, peu est fait pour lutter contre cette pollution endémique.
En attendant d’utiliser ce matériau entre métal et plastique aux propriétés qui « ne peuvent pas être expliquées », le recyclage est une bonne solution d’appoint, à laquelle l’intelligence artificielle vient apporter son aide. Greyparrot, une start-up britannique a créé une IA dédiée à analyser les installations de traitement et de recyclage des déchets.
Comment l’intelligence artificielle peut aider au tri ?
L’entreprise place de gros boitiers gris bardés de caméras au-dessus des tapis roulants d’une cinquantaine de sites de déchets et de recyclage en Europe. Son intelligence artificielle traite ensuite les images pour analyser les déchets qui passent en temps réel.
Les IA ont progressé à pas de géant au cours de l’année écoulée, et ainsi leur capacité à traiter les images. Toutefois, la société estime qu’il est encore difficile d’entraîner un système à reconnaître les déchets. Mikela Druckman, sa PDG, explique à la BBC que « un produit comme une bouteille de Coca-Cola, une fois jeté à la poubelle, sera froissé, écrasé et sale, ce qui rend le problème beaucoup plus complexe du point de vue de l’IA. »
Néanmoins, les systèmes de Greyparrot permettent aujourd’hui de suivre 32 milliards de déchets par an, et l’entreprise a établi une gigantesque carte numérique du déchet. Ces informations peuvent être utilisées par les gestionnaires de déchets pour améliorer leur efficacité, mais elles peuvent également être partagées plus largement aux décideurs.
Suivre les déchets pour changer de politique
La startup vise ainsi surtout à un changement global de politique : “Nous parlons du changement climatique et de la gestion des déchets comme de choses distinctes, mais en réalité ils sont liés, car la plupart des raisons pour lesquelles nous utilisons des ressources sont dues au fait que nous ne les récupérons pas“, estime Mikela Druckman.
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Elle espère que les grandes marques et les autres producteurs commenceront à utiliser les données générées par les entreprises comme GreyParrot et qu’ils finiront par concevoir des produits davantage réutilisables.
Source : BBC