Cette fusée est un dangereux déchet spatial, plus de 2000 comme elle flottent en orbite

L’orbite terrestre est polluée de milliers de débris. Certains sont plus gros et dangereux que d’autres, comme la fusée morte H-IIA. Pour l’éliminer, la startup Astroscale a mis au point un petit vaisseau spatial nommé ADRAS-J. Ses avancées pourraient sécuriser l’avenir de la conquête de l’espace.

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Crédit : Astroscale

En février, la startup Astroscale envoyait en orbite un petit engin nommé ADRAS-J. Cet acronyme barbare désigne en réalité un noble projet : “Active Debris Removal by Astroscale-Japan”, que l’on peut traduire en “Élimination des débris actifs par Astroscale-Japon“. Vous l’aurez compris, ce vaisseau de la taille d’un four électroménager à vocation à nettoyer le toit de notre planète, pollué par les débris d’engins spatiaux.

Nous voici donc quelques mois plus tard, et Astroscale annonce avoir réussi à atteindre son objectif : H-IIA, une fusée du programme spatial japonais désactivée, restée en orbite depuis plus de 15 ans. Selon l’agence spatiale européenne (ESA), il y en aurait 2000 autres comme elle.

Les débris en orbite, un obstacle à l’exploration de l’espace

À mesure que nous occupons l’orbite de notre planète avec des satellites, les débris spatiaux deviennent de plus en plus problématiques. Pas plus tard qu’en avril, un débris de l’ISS tombait même sur une maison en Floride, aux Etats-Unis. Mais au-delà de constituer un danger pour nos maisons, ces déchets le sont surtout pour les autres satellites, menaçant d’entrer en collision avec eux.

C’est pourquoi plusieurs projets de nettoyage de l’espace sont nés, comme celui de la NASA, qui vise à nettoyer l’espace à l’aide de… sacs-poubelle. D’autres sont menés par des startups comme Privateer. Astroscale constitue son pendant japonais avec l’engin ADRAS-J.

Le vaisseau a maintenant réussi de se déplacer à courte portée de la fusée, en effectuant des manœuvres complexes autour de l’étage supérieur de H-IIA. Ce n’était pas gagné d’avance. En effet, les manœuvres d’approche dans l’espace sont généralement beaucoup plus simples. Pour aborder la Station spatiale internationale, un vaisseau en approche peut s’attendre à une position et une trajectoire stable du dock d’accueil.

Dans le cas de la fusée en perdition, c’est beaucoup plus difficile. De la taille d’un bus, le débris se déplace autour de notre planète à la vitesse de 27 000 km/h. Surtout, sa trajectoire est hors de contrôle, susceptible de changer sa position à tout moment. L’approche réussie d’ADRAS-J constitue ainsi un exploit encore inédit dans l’histoire de la conquête spatiale.

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Astroscale veut nettoyer notre orbite de ses débris

À première vue, l’étage supérieur de la fusée est remarquablement intact, similaire à son apparence au lancement. Malgré l’exposition aux conditions difficiles de l’espace, l’extérieur reste recouvert de mousse isolante orange et le moteur brille encore comme au premier jour. Un témoignage de sa solidité : à moins de s’en débarrasser activement, les débris sont là pour rester.

Pour l’instant, l’objectif d’ADRAS-J est limité, consistant à prendre en photo la fusée et à évaluer la possibilité de réaliser des manœuvres autour d’un engin hors de contrôle. La prochaine étape pour Astroscale est de tenter une approche à seulement quelques mètres, pour examiner la faisabilité de la mission suivante.

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Avec une aide financière supplémentaire de l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA), Astroscale compte développer un autre engin. Bien nommé ADRAS-J2, il aura pour objectif de s’amarrer à la même fusée que celle visitée actuellement par son aîné. Il pourra alors la pousser, pour l’emmener sur une trajectoire visant notre planète. La fusée explosera lors de son entrée dans l’atmosphère, comme la plupart de ses congénères.

Si la mission réussit, l’entreprise aura encore du travail : 2000 autres fusées comme celle-ci menacent notre toit. Près de la moitié d’entre elles se trouvent en orbite terrestre basse, là où se trouvent la plupart des satellites actifs. Ces étages de fusée utilisés constituent le type de débris spatial le plus dangereux. Volumineux, ils retiennent parfois du carburant et de l’énergie, capables de provoquer des explosions bien après la fin de leur mission.

  • La startup japonaise Astroscale a mis au point un vaisseau nommé ADRAS-J pour nettoyer l’espace.
  • Cet engin a réussi son premier objectif : effectuer des manoeuvres autour d’une fusée désactivée.
  • Ce type de déchet spatial est le plus dangereux, menaçant d’exploser et de détruire d’autres satellites.

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