L’ISS s’écrasera dans l’océan en 2031, la NASA l’a décidé

Trop vieille, trop chère. La NASA prévoit de retirer la Station spatiale internationale d’ici à 2031 en la faisant s’écraser dans l’océan Pacifique.

L'ISS
L’ISS © NASA

Plus que 9 ans à tirer. La NASA vient de mettre à jour ses plans pour mettre la Station spatiale internationale à la casse, après près de 30 ans de bons et loyaux services.

L’agence gouvernementale a l’intention de continuer à l’exploiter jusqu’à la fin de l’année 2030, après quoi l’ISS sera volontairement envoyée s’écraser dans une partie éloignée de l’océan Pacifique, connue sous le nom de Point Nemo (le pôle maritime d’inaccessibilité, c’est-à-dire le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée).

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Une liste d’exploits longue comme le bras

L’ISS aura accueilli de nombreuses premières scientifiques. Le premier élément à être imprimé en 3D sur la station spatiale a eu lieu en 2014. L’astronaute de la NASA Kate Rubins a séquencé de l’ADN dans l’espace pour la première fois en 2016. Le cinquième état de la matière, appelé condensat de Bose-Einstein, a été produit dans la station par le Cold Atom Lab de la NASA, en 2018. Sans parler des salades, des radis ou des piments cultivés sur place, qui aideront peut-être un jour pour de futures missions habitées vers Mars, qu’Elon Musk projette pour 2026.

Mais l’ISS ne se reposera pas sur ses lauriers pendant ces huit prochaines années. La NASA a déclaré des objectifs très clairs pour la fin de carrière de la station, qui sera notamment utilisée pour de nombreuses autres expériences scientifiques. Mais aussi en tant qu’« analogue pour une mission de transit vers Mars », comme l’indique le rapport.

Dire adieu au Point Nemo

Nommé d’après le roman de Jules Verne Vingt Mille Lieues sous les mers, le Point Nemo est le point de l’océan le plus éloigné de la terre, la terre la plus proche étant située à 2 700 km environ. De fait, les humains les plus proches du Point Nemo sont ceux qui stationnent dans l’ISS, puisque celle-ci tourne en orbite entre 330 et 410 km approximativement au-dessus de la surface du globe.

Le Point Nemo est aussi une véritable tombe aquatique pour de nombreux autres engins spatiaux, puisqu’on estime que les nations spatiales y ont coulé plus de 263 débris spatiaux depuis 1971. Aussi triste que cela soit, l’ISS viendra donc, elle aussi, s’y écraser en 2031.

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Faire place aux entreprises privées

« Le secteur privé est techniquement et financièrement capable de développer et d’exploiter des destinations commerciales en orbite terrestre basse, avec l’aide de la NASA » a indiqué Phil McAlister, directeur de l’espace commercial au siège de la NASA, dans un communiqué. « Nous sommes impatients de partager nos leçons apprises et notre expérience des opérations avec le secteur privé pour les aider à développer des destinations sûres, fiables et économiques » a-t-il ajouté.

Mais les entreprises ne sont pas les seules à la conquête de l’orbite terrestre basse. La Chine, dont les astronautes ont longtemps été exclus de l’ISS, a lancé l’année dernière le premier module de sa future station spatiale. Bien qu’elle ne soit pas aussi grande que l’ISS, la station spatiale chinoise devrait être pleinement opérationnelle d’ici à la fin de cette année. Même programme pour la Russie, qui a déclaré qu’elle quitterait l’ISS en 2025 avant de construire sa propre station spatiale qui pourrait être lancée en 2030.

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Source : NASA