Face à AMD ou Nvidia, Intel s’écroule. La société entame une transformation radicale en supprimant des milliers d’emplois pour investir dans l’innovation et la diversification. Le géant des semi-conducteurs cherche à regagner sa place de leader mondial.
Intel s’apprête à supprimer des milliers d’emplois pour réduire ses coûts et soutenir une ambitieuse stratégie de relance. Dans un marché des semi-conducteurs de plus en plus concurrentiel, le géant américain doit retrouver sa place de leader, mise à mal ces dernières années. Une annonce risquée à l’heure où l’entreprise subit la colère de ses clients en refusant de remplacer ses processeurs de 13e et 14e génération défectueux.
Licenciements massifs chez Intel : la clé du renouveau ?
Les rumeurs courent qu’Intel pourrait annoncer ces suppressions d’emplois dès cette semaine. Avec 110 000 salariés à son actif, l’entreprise doit se réinventer face à la montée de concurrents tels qu’AMD et Nvidia, qui ont pris une avance considérable en misant sur les semi-conducteurs spécialisés pour l’intelligence artificielle.
Pat Gelsinger, le P.-D. G. d’Intel, a choisi d’investir massivement dans la recherche et le développement. Son objectif est clair : moderniser la technologie d’Intel pour reconquérir sa position de leader dans le secteur des semi-conducteurs. Dans cette optique, Intel a pris la décision audacieuse de construire de nouvelles usines pour produire des semi-conducteurs pour d’autres entreprises, diversifiant ainsi ses activités et ouvrant de nouvelles perspectives de croissance.
Naga Chandrasekaran, fraîchement recruté de Micron, occupe désormais le poste de directeur des opérations mondiales chez Intel. Sa mission ? Superviser et améliorer les efforts de fabrication de l’entreprise, un défi de taille pour une entreprise en pleine transformation.
La réduction des coûts n’est pas une nouveauté chez Intel. En 2023, la firme avait déjà réduit ses effectifs de 5 %, espérant économiser jusqu’à 10 milliards de dollars d’ici 2025. Mais malgré ces efforts, Intel peine à répondre à la demande fluctuante pour ses puces destinées aux ordinateurs portables et de bureau, un pilier de son activité.
Les prévisions des analystes indiquent un chiffre d’affaires stable pour le deuxième trimestre par rapport à l’année précédente. Mais Intel espère voir une croissance modeste dans la seconde moitié de 2024, avec une augmentation attendue des ventes annuelles de 3 %, atteignant ainsi 55,7 milliards de dollars. Cela marquerait la première croissance annuelle depuis 2021, un signe encourageant pour l’avenir, d’autant plus qu’Intel vend toujours trois fois plus de processeurs qu’AMD et Apple réunis.
Sur le marché boursier, l’annonce de ces suppressions d’emplois a été accueillie favorablement, les actions d’Intel progressant de 1 % pour atteindre 31,11 dollars. Cette réaction positive reflète l’optimisme des investisseurs quant à la stratégie de relance de l’entreprise. Reste à voir si cette stratégie suffira à transformer l’essai et à redonner à Intel l’éclat d’antan.