Les voitures électriques sont de plus en plus populaires, mais la question de la recharge pose encore et toujours problème. Le réseau de bornes de recharge est insuffisant, mal réparti et mal tarifé selon l’UFC-Que Choisir, qui a réalisé une étude qui met en évidence ces failles et propose des solutions pour les corriger.
L’UFC-Que Choisir a publié une étude qui met en lumière les lacunes du réseau de bornes de recharge pour voiture électrique et l’opacité du système de tarification, qui varie fortement selon les opérateurs. L’association de consommateurs formule des propositions pour garantir une tarification juste et transparente et un déploiement cohérent des bornes de recharge, indispensables pour encourager l’usage des véhicules électriques.
Le déploiement des bornes de recharge est à la traîne
L’étude de l’UFC-Que Choisir montre que le déploiement du réseau de bornes de recharge est trop lent et insuffisant pour répondre à la demande des utilisateurs de véhicules électriques. L’objectif de 100 000 points de recharge en 2020 n’a été atteint qu’en mai 2023, et l’objectif de 400 000 points de recharge en 2030 risque de ne pas être respecté.
Selon les projections de l’association, il manquerait entre 60 000 et 150 000 bornes, ce qui entraînerait des files d’attente, d’autant plus que leur disponibilité n’est pas optimale (39 % des bornes de recharge rapides ne fonctionnent pas en permanence).
L’étude pointe également l’absence d’une stratégie globale d’implantation des bornes sur le territoire, qui laisse craindre la persistance de « zones blanches » de la recharge publique. L’UFC-Que Choisir demande que les schémas directeurs de développement des infrastructures de recharge de véhicules électriques ouvertes au public (SDRIVE) soient obligatoires, afin de coordonner et de rationaliser le déploiement des bornes.
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Des tarifications que l’association juge aberrantes
L’association dénonce par ailleurs l’opacité et les aberrations du système de tarification, qui varie selon les opérateurs et les cartes de recharge. Certains opérateurs facturent à la quantité d’électricité consommée (kWh), d’autres y ajoutent des frais fixes, d’autres encore des frais de stationnement.
Les poids de ces paramètres sont différents d’un opérateur à l’autre, ce qui rend impossible la comparaison des prix pour les consommateurs. Sur une même borne, le prix du kWh peut varier de 0,39 à 2,12 € selon l’opérateur, soit un écart de 830 %. Le coût d’un plein d’électricité peut être multiplié par neuf, selon l’opérateur.
L’association propose donc de mettre en place une tarification unique et transparente, basée sur le prix du kWh, et de renforcer l’information des consommateurs sur les prix et la disponibilité des bornes. L’association appelle également à un soutien financier de l’État pour accélérer le déploiement du réseau de bornes de recharge.
Source : UFC-Que Choisir