Bitcoin : chaque paiement consomme l’équivalent d’une piscine en eau

Le Bitcoin est extrêmement gourmand en eau. Selon une nouvelle étude, chaque paiement effectué en Bitcoin consomme l’équivalent d’une piscine de jardin. Cela est principalement dû à la consommation électrique des ordinateurs dédiés au minage.

Bitcoin eau consommation électrique
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Il n’y a pas que ChatGPT qui consomme énormément d’eau. Selon une nouvelle étude, chaque transaction en Bitcoin en consomme en moyenne assez pour remplir l’équivalent d’une petite piscine. Selon les calculs des chercheurs de la Vrije Universiteit d’Amsterdam, c’est environ six millions de fois plus que l’eau utilisée lors d’une transaction classique par carte de crédit.

L’étude met ses trouvailles dans un contexte alarmant de pénuries d’eau dans le monde. Jusqu’à trois milliards de personnes dans le monde souffrent déjà de pénuries d’eau, une situation qui devrait s’aggraver dans les décennies à venir, note l’étude.

Au total, le Bitcoin aurait consommé près de 1 600 milliards de litres d’eau en 2021, selon l’étude publiée dans la revue Cell Reports Sustainability. En 2023, les chercheurs estiment que la consommation devrait dépasser les 2 200 milliards.

Pourquoi le Bitcoin consomme-t-il autant d’eau ?

Si le Bitcoin consomme autant d’eau, c’est principalement parce qu’il s’appuie sur une énorme puissance de calcul, qui à son tour nécessite d’énormes quantités d’électricité. Selon les chiffres de l’université de Cambridge, la cryptomonnaie utiliserait l’équivalent de la consommation électrique de la Pologne et ses 37 millions d’habitants.

L’eau est utilisée dans plusieurs étapes du processus de production de l’électricité. Elle est utilisée pour refroidir les centrales nucléaires, à gaz ou au charbon. De même, de grandes quantités d’eau sont perdues par évaporation dans les réservoirs de retenue des barrages hydroélectriques.

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Une partie de cette consommation provient aussi de l’eau utilisée pour refroidir les millions d’ordinateurs dans le monde sur lesquels reposent le réseau Bitcoin. Le processus coupable dans ce fonctionnement est le minage. Il consiste à vérifier les transactions, en échange d’une quantité infime de Bitcoin, en employant des GPU extrêmement gourmands en énergie. Cela avait notamment causé la pénurie de cartes graphiques post-Covid.

Mais surtout, les mineurs sont en concurrence pour réaliser la vérification en premier, ce qui signifie que la même transaction est traitée plusieurs fois sans nécessité : c’est le proof of work. Pourtant, le principal concurrent de Bitcoin, Ethereum, ne consomme pas autant d’eau, grâce à l’adoption en 2022 du système proof of stake, qui a permis de réduire sa consommation d’électricité de plus de 99 %.

Difficile pour Bitcoin d’adopter ce système cependant. Sa gestion est beaucoup plus décentralisée et ne dépend pas d’instances décisionnaires comme Ethereum. Jusqu’à nouvel ordre, le Bitcoin restera un danger pour l’eau et un casse-tête fiscal à cause de ce nouvel impôt en 2024.

Source : Cells Report