Avast a décidé de renoncer complètement à la collecte et à la revente de données personnelles. C’est pourquoi la société vient de fermer la filiale marketing Jumpshot, qui revendait les données utilisateurs à de grandes entreprises depuis plusieurs années.
En général, nous n’attendons pas d’un logiciel d’antivirus de revendre nos données personnelles. Et pourtant, comme on vous le disait il y a 3 jours, c’est ce que faisait l’éditeur Avast par le biais de la filiale marketing Jumpshot. Depuis 2015, cette filiale revendait les données collectées par l’extension pour navigateur web des utilisateurs de la version gratuite de l’antivirus Avast à des sociétés tierces. C’était par exemple Google, Yelp, Microsoft, Pepsi ou même Condé Nest qui rachetaient ces données. D’ailleurs, Avast réalisait 5% de son chiffre d’affaires sur ces ventes. Le PDG d’Avast, Ondrej Vlcek, a affirmé que la fermeture de la filiale Jumpshot prenait effet immédiatement (le site est déjà fermé).
100 millions d’utilisateurs touchés par la collecte et la revente de données
Selon Avast, il y a environ 435 millions d’utilisateurs mensuels de l’antivirus. Sur ces 435 millions, Jumpshot récoltait les données de 100 millions d’appareils. C’était donc un peu moins d’un utilisateur mensuel sur quatre dont les données étaient collectées et revendues. Si l’on en croit Avast, Jumpshot a été créé pour étendre les capacités analytiques de la firme au-delà du domaine de la cybersécurité.
Il est important de préciser que Ondrej Vlcek a assuré que les pratiques de Jumpshot étaient conformes au règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union Européenne. En effet, ce sont les utilisateurs de la version gratuite qui acceptaient la collecte de leurs données en cochant un opt-in lors de l’installation de l’antivirus. Des données telles que les recherches Google, les coordonnées GPS de Google Maps ou même l’historique de navigation LinkedIn ont donc été collectées ces 5 dernières années.
Se protéger des antivirus “spyware”
C’est aussi la responsabilité des utilisateurs de se méfier des produits et services qu’ils utilisent. Lorsque le service est proposé gratuitement, l’entreprise doit en tirer bénéfice d’une manière ou d’une autre, bien souvent par la collecte de données personnelles. Si vous tenez à votre stricte confidentialité, nous vous conseillons de choisir un meilleur antivirus gratuit ou bien un antivirus payant. Nous verrons maintenant si Avast réussit à regagner la confiance du public après cet incident.
Source : Clubic