Avast gratuit vs Avast payant : faut-il vraiment payer pour l’antivirus ?

Image 1 : Avast gratuit vs Avast payant : faut-il vraiment payer pour l'antivirus ?

Avast est le plus populaire des antivirus en France, et le plus répandu dans le monde après celui de Microsoft. Une popularité qu’il doit bien évidemment à son édition gratuite. Mais, Avast existe également en version payante. On connaît tous les qualités de l’édition gratuite, qui offre un excellent niveau de protection comme en témoignent nos comparatifs annuels depuis plusieurs années. Alors, pourquoi opter pour une édition payante ?

Quelles sont les versions payantes d’Avast ?

Image 4 : Avast gratuit vs Avast payant : faut-il vraiment payer pour l'antivirus ?La version gratuite d’Avast est déjà très complète avec son anti-malware réactif, son bouclier Web, son analyseur de vulnérabilités réseau, son nettoyeur de navigateur (anti-adware), son gestionnaire de mots de passe et son analyseur de logiciels troués et périmés.
La version Avast Antivirus Pro (39,99 €/an) y ajoute un espace de tests (exécution des codes douteux dans une Sandbox, autrement dit une bulle isolante), un navigateur sécurisé pour l’achat en ligne (SafeZone Browser) et un DNS sécurisé (Secure DNS) qui limite les risques d’accès aux sites factices.
La version Avast Internet Suite (49,99 €/an)  ajoute à la version Pro, un antispam et un pare-feu.
La version Avast Premium ou Avast Premier (69,99 €/an) complète les fonctionnalités d’Internet Suite avec un mécanisme de mise à jour automatique des logiciels périmés et une fonction de destruction des fichiers (Shredder).
C’est cette dernière version, la plus complète, que nous avons directement comparée à l’édition gratuite.

Trois motivations particulières justifient de vouloir utiliser une version payante plutôt que l’édition gratuite :

  • Parce que l’on aime bien la protection et que l’on veut encourager l’éditeur à poursuivre ses efforts et continuer d’améliorer son logiciel.
  • Parce que l’utilisation de la version gratuite est strictement réservée à un usage familial et que l’on souhaite protéger les ordinateurs de sa TPE/PME avec Avast Pro.
  • Parce que l’on espère un meilleur niveau de protection en adoptant la suite payante.

C’est ce troisième scénario qui a aiguisé notre curiosité et nous a poussé à mesurer jusqu’à quel point l’édition payante « Premium » d’Avast apporte un réel plus défensif et justifie que l’on allège son portefeuille de la coquette somme de 69,99 euros…

La version Avast Premier est-elle plus complète que l’édition gratuite ?

Oui… mais pas tant que ça !
Sur le papier, Avast Premier est une solution plus complète que l’édition gratuite. Elle l’enrichit de plusieurs modules et protections absentes de la version gratuite :

  • Image 5 : Avast gratuit vs Avast payant : faut-il vraiment payer pour l'antivirus ?La Sandbox : elle permet, lorsque l’on veut lancer un logiciel qui nous paraît douteux, de le lancer dans une bulle protectrice qui évite l’infection du système, mais n’empêche pas réellement le vol de données. Autrement dit, la Sandbox permet de tester un logiciel ou un site en limitant les risques d’infection. Tout d’abord, la Sandbox existe bien dans la version gratuite : elle est automatiquement utilisée pour tester les programmes qui semblent douteux à Avast. Mais, dans l’édition gratuite, l’utilisateur ne peut pas choisir quand l’utiliser ni forcer l’utilisation de la sandbox sur le navigateur ou le programme de son choix. Au final, sur Premium, la fonctionnalité reste cependant limitée quant au niveau de sécurité apporté et se destine à un public averti. Au final, elle apporte un léger plus, mais pas par défaut. C’est à l’utilisateur d’apprendre à la maîtriser et à l’utiliser à bon escient.
  • Le Pare-feu bidirectionnel : il est plus ergonomique et plus simple à mettre en oeuvre que celui intégré à Windows. Mais il n’apporte pas nécessairement un gain de sécurité substantiel par rapport aux défenses naturelles de Windows d’autant qu’il n’incorpore pas de fonction HIPS.
  • Le DNS Sécurisé : l’objectif de ce bouclier est de vous protéger contre le DNS Hijacking, une technique qui permet de diriger l’utilisateur vers un site factice alors que celui-ci a utilisé la bonne adresse URL dans le navigateur. Certes, ce risque existe, mais en matière de lutte contre le vol d’identités, Avast ferait mieux fait d’investir dans son déplorable anti-phishing d’autant que son Secure DNS ne fait pas vraiment mieux qu’OpenDNS (mais est plus simple pour les néophytes).
  • Image 6 : Avast gratuit vs Avast payant : faut-il vraiment payer pour l'antivirus ?SafeZone Browser : l’expérience montre que ces navigateurs spéciaux sont très rarement employés par les utilisateurs qui préfèrent utiliser leur navigateur habituel. En outre, leur utilité n’est réelle que si la machine est infectée autrement dit si la protection antimalware n’a pas fait son boulot. Et dans un tel cas, le SafeZone Browser n’est probablement pas la solution. Toutefois, il permet à la suite payante de se démarquer en affichant un potentiel supérieur dans la protection de l’identité de l’utilisateur.
  • L’antispam : à l’heure où la plupart des utilisateurs s’appuient sur des messageries Web sécurisées (Outlook, Gmail, Yahoo), l’antispam est de moins en moins utile. C’est davantage une fonction de confort pour ceux qui utilisent l’email POP3 traditionnel qu’une fonction de sécurité.
  • Le Shredder : la fonction de destruction définitive de fichiers d’Avast est pratique, mais relativement rudimentaire. Et une pléthore d’outils gratuits font aussi bien voire mieux sur le marché. Elle n’est donc pas d’une grande utilité.
  • La mise à jour automatique des programmes périmés est au final la fonction la plus utile de cette suite payante. Elle évite à l’utilisateur de passer par les liens de mise à jour manuelle fournie par la version gratuite. Or une machine à jour (pas uniquement au niveau de Windows, mais au niveau de toutes les extensions et de tous les logiciels installés) est la meilleure des garanties de sécurité.

Image 7 : Avast gratuit vs Avast payant : faut-il vraiment payer pour l'antivirus ?Bref, Avast Premium n’offre rien de vital qui justifie de payer 69,99 € par an face à une protection gratuite, mais déjà assez complète. On retiendra surtout que les deux « fonctionnalités » proposées par l’interface et qui justifieraient le plus l’acquisition de la suite sont justement non fournies en standard et doivent être acquises séparément alourdissant d’autant la facture : La fonction d’optimisation du PC Avast Cleanup nettoie la base de registre et les fichiers temporaires, mais est facturée 39,99 € supplémentaires pour finalement ne pas mieux faire que le gratuit et célèbre CCleaner. La fonction VPN SecureLine pour protéger votre anonymat sur Internet est, elle, facturée 59,99 € en plus. Autrement dit, la facture Premium plus les deux fonctions les plus utiles s’élèvent à 170 euros par an! Ridicule.

La version Avast Premier est-elle plus rapide que l’édition gratuite ?

Non, les performances des deux versions sont presque identiques !
Image 8 : Avast gratuit vs Avast payant : faut-il vraiment payer pour l'antivirus ?Fonctionnellement plus riche, il existait un risque de voir Avast Premium peser plus lourdement sur les ressources et performances de la machine. Sur certains benchmarks, la version gratuite se montre très légèrement plus véloce, mais les différences de performances ne sont pas réellement sensibles. Même en ce qui concerne le démarrage de l’ordinateur, le chargement des modules supplémentaires d’Avast Premier n’engendre qu’un délai supplémentaire marginal. D’une manière générale, Avast en version gratuite comme en version payante a un impact très faible sur les performances du PC.
La consommation mémoire de la version Premium est en revanche plus marquée. Elle reste cependant très faible. Avast Premium s’affirme ainsi comme l’une des suites de sécurité les plus économes en mémoire vive.

La version Avast Premier est-elle plus efficace que l’édition gratuite ?

Et bien, en fait… pas vraiment.
Reste la vraie question : les protections supplémentaires apportent elles un plus mesurable sur les tests d’attaques. Et la réponse affichée par nos tests est un « non » dévastateur.

Image 9 : Avast gratuit vs Avast payant : faut-il vraiment payer pour l'antivirus ?

Les deux logiciels affichent les mêmes qualités et les mêmes défauts. Ils obtiennent les mêmes notes sur la plupart des tests proactifs avec un très léger avantage au final à la version Premium qui grappille quelques points bonus grâce à sa Sandbox.
Le scan de la version gratuite se montre par contre peu plus prompt à supprimer certains codes très douteux avant toute tentative d’exécution. Une différence probablement liée à certains réglages différents entre les deux outils.
Avast Premium se montre très efficace – mais pas plus que l’édition gratuite déjà très forte en la matière – dans la protection de l’utilisateur contre les pages Web piégées et celles embarquant des menaces dans leur code JavaScript.
Malheureusement, Avast Premium ne se montre pas plus intelligent que la version gratuite quand il s’agit de stopper un site de Phishing ou une arnaque Web. En la matière, les protections d’Internet Explorer et Microsoft Edge se révèlent largement meilleures, le filtrage Web d’Avast devant surtout être vu comme un complément et non un remplacement à Windows Smartscreen.
Enfin on retiendra que c’est l’une des rares suites du marché à ne proposer aucun contrôle parental, les utilisateurs devront se tourner vers la solution gratuite de Microsoft qui fait bien son boulot.
À la lumière de nos tests, force est de constater que les boucliers de la version gratuite sont déjà excellents et dépenser plus d’une cinquantaine d’euros pour la suite payante ne vous (et vos enfants) mettra pas plus à l’abri.

Cinq raisons d’opter pour la version gratuite

  • Finalement elle est aussi efficace que la version payante et complète bien les protections intégrées de Windows 10.
  • Elle se montre plus légère que la version Premium car elle consomme moins de mémoire tout en offrant un niveau de protection similaire.
  • Les fonctionnalités intégrées dans la version Premium dupliquent trop des fonctions déjà intégrées dans Windows et n’apportent pas un plus significatif de sécurité, hormis en ce qui concerne la Sandbox.
  • La Sandbox de la version Premium est le seul plus, mais c’est une fonction qui s’adresse avant tout à des utilisateurs avancés qui préféreront faire appel à de la vraie virtualisation pour tester les programmes douteux ou à risque.
  • La publicité n’est pas trop envahissante : elle possède certes des invitations régulières à passer à la version payante, mais la version payante propose, elle aussi, des invitations grossières à adopter des modules supplémentaires comme Mot-de-passe Premium, Cleanup ou SecurLine.

Trois raisons de préférer l’édition payante

  • On ne veut pas s’embêter à mettre à jour manuellement les logiciels vulnérables : contrairement à l’édition gratuite qui se contente de signaler les versions vulnérables et proposer des liens à cliquer pour se mettre à jour, Avast Premier se charge automatiquement de mettre à jour les outils vulnérables et de garder votre machine sans faille de sécurité.
  • On n’a pas confiance dans le pare-feu de Windows : le pare-feu Windows 10 est excellent, mais pas nécessairement aisé à configurer. On peut lui préférer celui d’Avast, plus convivial, bien que ce dernier ne soit pas réellement supérieur à celui du système et manque d’intelligence HIPS.
  • On veut s’éviter le bandeau publicitaire de la version gratuite : celle-ci affiche ouvertement un bandeau publicitaire pour l’édition payante. La version payante, elle, se contente de présenter à l’écran des fonctionnalités qui, lorsque l’on clique dessus, s’avère optionnelle et payante.