Amazon Audible : sous-titrer des livres audio serait illégal

Amazon Audible propose de sous-titrer ses livres audio. Les éditeurs poursuivent  la société de Jeff Bezos en justice pour reproduction illégale de leurs œuvres.

Logo Amazon Audible

Audible, qui offre des pistes sonores dans lesquels un narrateur lit un livre, avait annoncé un nouveau service. Au fur et à mesure de la lecture, celui-ci afficherait les sous-titres pour pouvoir lire simultanément. Malheureusement, cela n’a pas plu aux éditeurs.

Des sous-titres supplémentaires utiles

Amazon, compagnie parente, décrit le nouveau service comme un outil éducationnel. Les personnes ayant du mal à lire pourraient ainsi être accompagnées dans leur lecture, qui serait donc plus progressive avec un découpage en petit morceaux. De plus, cela permettrait, à la manière des e-books, d’obtenir la définition d’un mot en cliquant dessus, d’autant plus efficace dans un cadre éducatif.

Une autre utilité du service est similaire à celle de l’affichage de sous-titres pour un film. Ceux-ci permettent d’être sûr de bien comprendre ce qui est dit même lorsqu’un bruit externe vient perturber notre concentration.

Un service illégal ?

Le problème, c’est qu’une telle fonctionnalité serait, d’après les éditeurs des livres, illégale. Des accords très précis sont signés par les éditeurs, les auteurs, et les revendeurs comme Audible. Ceux-ci autoriseraient Audible à créer des reproductions audio de ces livres, mais en aucun cas des reproductions textuelles.

Or, selon les éditeurs, générer des sous-titres de la lecture d’un livre, revient à créer une reproduction écrite du texte. C’est pourquoi vendredi, Hachette et 6 autres éditeurs ont poursuivi Audible en justice.

Audible se défend

D’après la compagnie, celle-ci ne génère en aucun cas de fichiers contenant le texte. Elle affiche seulement ce qui est lu par le narrateur en temps réel, transcrit par une intelligence artificielle, et sans aucune sauvegarde.

Ainsi, elle n’affiche pas l’écrit originel, mais la retranscription d’après l’audio. De plus, ne générant aucun enregistrement, elle ne crée aucune reproduction. Cependant, elle permet effectivement la lecture du livre.

Par conséquent, un utilisateur pourrait parfaitement extraire le texte de ces sous-titres pour en faire une reproduction. Il pourrait alors la distribuer en ligne gratuitement, ce qui serait évidemment illégal pour l’utilisateur concerné.

Le cas similaire de Cablevision

L’argument d’Amazon peut donc paraître insignifiant, mais pas aux yeux de la loi. De la même manière, Cartoon Network avait gagné un procès accusant leur service Cablevision qui permettait d’enregistrer les programmes diffusés.

La chaîne de dessins-animés avait argumenté que ce n’était pas elle qui créait le contenu, mais l’utilisateur qui l’enregistrait. Ainsi, seul l’utilisateur était en tort en cas de redistribution du programme. La justice a donc jugé la compagnie innocente.

Il n’est donc pas impossible qu’Audible gagne le procès. Et si c’est le cas, les éditeurs pourraient y perdre énormément. Cela pourrait également faire chuter les ventes de livres papier ou même d’e-books. En tous les cas, avec ces zones grises qui apparaissent de plus en plus à cause des intelligences artificielles, il est possible que des lois plus spécifiques soient un jour mises en place.

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