Perte de poids, sport intense, calcul des pas et des calories dans une journée « normale », les services, applications et gadgets se multiplient pour ceux qui veulent surveiller leur forme ou même perdre du poids. Souvent, ces appareils et applications proposent de calculer le nombre de calories brulées. Mais qu’en est-il réellement ? Comment savoir si ce calcul est pertinent ? Dans les faits, aucun constructeur ni éditeur ne communique sur l’algorithme qui permet d’arriver au résultat affiché.
Les plus célèbres de ses applications s’appellent Runkeeper, Nike+ ou Endomondo. Elles affichent les kilomètres parcourus, la vitesse, le temps moyen au kilomètre et aussi les calories dépensées. Nous les avons utilisées simultanément au cours de plusieurs courses et les résultats sont étonnants. Les chiffres ne sont pas les mêmes pour les trois applications. Pour une course similaire (7,5 km effectués autour de 10,5 km/h), les calories dépensées tournent autour de 850 mais la différence peut varier de près de 100 calories selon les jours, selon les périodes et selon l’application. Logique, les critères de calcul ne sont pas assez précis.
Des critères de calcul différents en apparence
Comment est effectué ce calcul ? Chez Nike+ et Endomondo, il faut indiquer son sexe, sa taille et son poids et c’est tout. Chez Runkeeper, la taille n’est même pas prise en compte. Une fois ces données renseignées, c’est un algorithme qui se charge d’analyser l’activité physique et de l’exprimer en calories brulées.
Une partie de la réponse nous est fournie par Garmin qui selon ses produits fournit différents niveaux de données. Sur un modèle entrée de gamme ce calcul des calories s’effectue selon trois critères seulement : vitesse, distance parcourue et bien sûr la durée de l’activité physique. Au fur et à mesure de la montée en gamme dans les produits de la marque, les critères d’analyse pour arriver au calcul des calories sont de plus en plus nombreux : fréquence cardiaque, âge, poids, sexe, taille, etc. Grégoire Neimari, chef de produit Outdoor chez Garmin, nous explique qu’en réalité, le calcul n’est pas effectué par le constructeur mais par un laboratoire nommé Firstbeat qui commercialise sa licence à la grande majorité des acteurs du marché.
« C’est surtout pour savoir si on peut manger un burger »
Surtout, la précision de ces compteurs de calories serait très approximative. Le responsable de chez Garmin confirme : « le nombre de calories brulées est indicatif car les gens ne le regardent pas précisément, c’est surtout pour savoir si on peut manger un burger derrière. Ce n’est pas une donnée scientifique. Chez les pros, on n’utilise pas du tout ce critère mais davantage la puissance développée pour un meilleur suivi ».
Cette approche est également confirmée par Emmanuel Gadenne, auteur du Guide pratique du Quantified Self (FYP Editions). « Les gens comparent les données entre les applications, pour se donner une idée. Et lorsqu’ils n’utilisent qu’une seule application, c’est plus pour avoir un repère que pour réellement mesurer la perte de calories ».
En revanche, pour l’auteur, il y a une véritable différence entre un gadget comme Fitbit qui « calcule les calories dépensées en marchant mais également celles ingérées lors des repas » et un accessoire tel que Bodymedia qui en plus de tous les critères précédemment cités, « prend en compte la sudation, la température du corps et la température ambiante ».
Au final, le seul accessoire auquel il est possible de faire totalement confiance, c’est bien sa vieille balance. Pour le reste, aussi poussés et soignés soient-ils, les accessoires et autres applications de fitness sont surtout de braves compagnons de course.