Apple est poursuivi devant la justice californienne par trois personnes, à cause de son tracker AirTag. Détourné de son usage originel, le traceur qui permet de ne jamais perdre ses affaires est un redoutable outil pour les harceleurs qui veulent suivre leurs victimes.
En octobre, nous vous rapportions que des victimes de harcèlement avaient porté plainte contre Apple à cause de l’AirTag. Des dizaines de personnes accusaient la firme de Cupertino de leur avoir causé du tort, par l’usage détourné de son tracker. Apple niait alors toute responsabilité, demandant au juge de débouter les plaintes. De dizaines, ce sont finalement trois plaignants qui seront partis au procès d’Apple devant la justice californienne.
L’AirTag est utilisé par les harceleurs pour suivre leurs victimes
En effet, l’AirTag est détourné de son usage premier, qui vise seulement à ne pas perdre la trace de ses effets personnels, en le plaçant par exemple sur un porte-clé. Des victimes de harcèlement rapportent que leurs tortionnaires placent un AirTag sur elle ou sur leur véhicule a leur insu, pour les suivre à la trace.
La plupart des harceleurs sont des partenaires ou des ex-partenaires abusifs. Ce n’est pas nouveau : en décembe 2022, deux femmes pistées par leurs ex via des AirTag avaient déjà porté plainte contre Apple. Dans d’autres cas plus effrayants encore, les tortionnaires sont des inconnus aux motivations plus obscures.
Apple n’a pas pris de mesures pour protéger de l’AirTag les victimes de harcèlement
Les dizaines de femmes et d’hommes qui avaient initialement porté plainte affirmaient qu’Apple avait été averti des risques posés par l’AirTag. La firme à la pomme n’avait pourtant pris aucune mesure corrective du dispositif de sécurité de son traceur. Ainsi, les plaignants arguaient que la société pouvait être poursuivie en justice pour négligence, en vertu de la loi californienne.
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Apple assure pourtant avoir conçu l’AirTag avec des mesures de sécurité “inédites“. De toute façon, l’entreprise ne devrait pas être tenue responsable en cas d’utilisation détournée de son produit : ce sont les harceleurs qui doivent être poursuivis directement.
Le juge n’est pas totalement hostile devant cette affirmation. “Apple pourrait avoir raison de dire que la loi californienne ne l’obligeait pas à faire plus pour réduire la capacité des harceleurs à utiliser efficacement les AirTag, mais cette décision ne peut pas être prise à ce stade précoce“, écrit le juge qui a autorisé les trois plaignants à poursuivre leur action en justice. Ainsi, il n’est pas dit que ces personnes gagnent le procès contre Apple.
- L’AirTag est détourné par des harceleurs pour suivre leurs victimes à la trace.
- Certaines victimes estiment qu’Apple est responsable de l’usage détourné de son tracker et ont porté plainte.
- Après le déboutement d’une majorité des plaintes, trois ont été jugées valides par la justice californienne.
Source : Bloomberg