Amazon est envahi par les livres générés intelligence artificielle (IA), à tel point que le géant du e-commerce est obligé de revoir ses règles en matière d’usage de l’IA. La plateforme reste toutefois tolérante, tant les titres rédigés par les robots représentent une manne.
Amazon est contraint de suivre la voie de Steam, qui a interdit les jeux vidéo aux contenus générés par intelligence artificielle. Visiblement, le géant du e-commerce est submergé par les faux écrits par ChatGPT et consort. Toutefois, l’entreprise de Jeff Bezos est plus tempérée dans sa politique que Valve, puisqu’il limite à trois titres par jour le nombre de publications d’un même auteur.
De plus, Amazon met également à jour les règles sur Kindle Direct Publishing, sa plateforme d’autoédition. Désormais, elle impose “aux auteurs et aux éditeurs de signaler si leur ouvrage a été généré par intelligence artificielle ». En revanche, ceux-ci gardent la liberté de s’aider de l’intelligence artificielle, par exemple pour rédiger un plan ou une première ébauche.
Les livres générés par IA sont partout sur Amazon
Trois titres par jour, c’est déjà énorme. Une défi tout à fait impossible à réaliser pour un auteur humain. Amazon est visiblement conscient de l’usage de l’intelligence artificielle et souhaite seulement tempérer les abus. En août, une auteure avait découvert avec stupeur des livres écrits en son nom par l’IA sur Amazon : le genre de publicité dont s’épargnerait bien le site.
Mais l’IA est une poule aux œufs d’or pour Amazon. Certains titres rédigés grâce à l’intelligence artificielle connaissent le succès et la plateforme de e-commerce touche une commission sur chaque exemplaire écoulé. C’est pourquoi Amazon maintient des règles plutôt floues, en interdisant « le contenu généré par intelligence artificielle contrevenant à nos règles, qui crée une expérience client décevante ». Concrètement, les équipes d’Amazon se gardent la liberté de se débarrasser du contenu trop faible.
Mais l’usage de l’IA ne s’arrête pas là. Sur Amazon, les vendeurs peu scrupuleux utilisent ChatGPT pour rédiger de faux avis. Cette technique s’emploie aussi pour les livres écrits par l’IA. Avec une poussée artificielle d’avis positif, l’algorithme d’Amazon fait apparaitre le titre chez les clients. Forcément, certains tombent le panneau et achètent les livres.
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C’est une véritable affaire pour les éditeurs de “faux” livres. Il n’y a aucun risque à prendre et l’investissement de départ est minimal. Il nécessite seulement un peu d’huile de coude pour faire la promotion du titre sur la plateforme de Jeff Bezos.
D’autant plus que la qualité des écrits n’est pas forcément rédhibitoire. Les livres de recettes de cuisine ou pour enfants ne nécessitent pas un niveau de rédaction élevé et l’IA fait parfaitement l’affaire. Malheureusement, les auteurs de livres originaux dans ces domaines font ainsi face à une concurrence déloyale, qui décourage à la rédaction de contenu de qualité.