Adobe est poursuivi devant la justice pour ses pratiques commerciales douteuses. L’entreprise derrière Photoshop ou After Effects est accusée de cacher des frais de résiliation abusifs dans les petites lignes de bas de page de ses contrats d’abonnements.
Méfiez-vous en vous abonnant à la suite Adobe. Si Photoshop et son IA sont bien utiles, l’entreprise ne recule devant rien pour gratter quelques euros. C’est pourquoi le gouvernement américain a décidé de lancer des poursuites contre Adobe pour pratiques commerciales trompeuses.
L’entreprise est accusée d’avoir “porté préjudice aux consommateurs en les inscrivant à sa formule d’abonnement par défaut, la plus lucrative, sans divulguer clairement les conditions importantes de la formule“. Adobe risque maintenant une lourde amende.
Que reproche le gouvernement américain à Adobe ?
Selon le ministère de la justice américain, Adobe dissimule les termes du contrat d’abonnement annuel. Les véritables conditions d’utilisation seraient cachées dans des mentions de bas de page, derrière des zones de texte et des hyperliens optionnels. Ce faisant, la société n’explicite pas suffisamment les frais de résiliation, en cas d’annulation avant la fin de la période d’engagement.
Ceci étant si les clients réussissent bien sûr à trouver le moyen de résilier leur abonnement. Car selon le gouvernement américain, Adobe leur demande de passer par une procédure d’annulation “compliquée“, demandant de naviguer à travers de nombreuses pages web et fenêtres contextuelles.
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Adobe fait tout pour empêcher les clients d’annuler leur abonnement
Des obstacles similaires seraient dressés devant l’annulation par téléphone, ou via le chat sur le site d’Adobe. Les techniques employées sont grossières : “des abonnés ont vu leurs appels ou leurs chats interrompus ou déconnectés et ont dû réexpliquer la raison de leur appel lorsqu’ils ont été reconnectés“, indique le ministère de la justice américain.
Derrière ces procédures agaçantes, l’entreprise tend ensuite une “embuscade” aux clients, en montrant des frais de résiliation anticipée abusifs. Aux États-Unis, ces frais peuvent s’élever à plusieurs centaines de dollars. Bref, tout est fait pour empêcher les utilisateurs d’annuler leur abonnement à la suite Adobe : des pratiques contraires aux lois de protection des consommateurs aux États-Unis.
Ce n’est pas la première fois dans l’histoire récente qu’Adobe montre des pratiques douteuses. En avril, Bloomberg révélait que l’entreprise avait entraîné son IA “Firefly” sur des images générées par d’autres IA comme Midjourney. Pourtant, Adobe n’avait eu de cesse de mettre en avant l’aspect éthique de son générateur d’images par rapport à la concurrence, parce qu’il avait été soit-disant entraîné uniquement sur du contenu dont l’entreprise a les droits.