Microsoft ferait n’importe quoi pour acquérir Activision Blizzard. C’est le signal que donne l’entreprise, en proposant un nouvel accord de fusion devant la CMA, en vertu duquel il renoncerait à la distribution des jeux de Bobby Kotick en dehors de l’UE.
Microsoft vient de proposer une grosse concession pour convaincre les régulateurs au Royaume-Uni, qui avait bloqué le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. L’autorité de la concurrence britannique (CMA) estimait que le rachat étoufferait l’innovation sur le marché du cloud gaming. Cette décision outre-manche avait de facto bloqué l’opération à 75 milliards de dollars dans le monde entier, mais cela pourrait être amené à changer.
Les deux entreprises ont soumis mardi un nouveau projet fusion-acquisition à la CMA, qui accorderait à Ubisoft des droits exclusifs de distribution des titres d’Activision Blizzard en dehors de l’Union Européenne (UE). L’éditeur français acquérait ainsi les droits sur Call of Duty sur PC et consoles, dont la question des droits avait sérieusement menacé le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft aux États-Unis.
Microsoft va jusqu’au bout pour acquérir Activision Blizzard
Ce changement marque le “quoiqu’il en coûte” de Microsoft pour acquérir Activision Blizzard. Le géant de Redmond fait là une grosse concession, alors qu’il avait précédemment souligné l’importance pour ses activités du cloud gaming et du jeu multiplateforme (crossplay). En vertu du nouvel accord, il céderait considérablement de parts de marché à Ubisoft.
Car outre les droits de distribution en dehors de l’UE, cet accord implique que Microsoft ne pourra pas diffuser les jeux d’Activision Blizzard exclusivement sur son service Xbox Cloud Gaming. Le géant des jeux vidéo nouvellement formé sera obligé de faire croquer ses adversaires, notamment Sony, que Microsoft était prêt à éliminer en dépensant autant d’argent que nécessaire.
Si la CMA juge cet accord suffisant pour favoriser l’innovation dans le cloud gaming, alors plus rien n’arrêtera la fusion d’Activision Blizzard avec Microsoft. En effet, la victoire de Microsoft est actée aux États-Unis, où la justice fédérale a débouté la Federal Trade Commission qui avait attaqué le projet d’acquisition. De même en Europe, où la Commission européenne a autorisé l’opération.
Annoncé pour la première fois en janvier de l’année dernière, l’accord avec Activision devait initialement être conclu avant le 18 juillet. Devant les obstacles, Microsoft avait négocié une prolongation de 90 jours pour régler les questions réglementaires. A priori, le délai devrait être respecté.