En février 2018, Elon Musk lançait un Tesla Roadster en orbite au sein d’une fusée SpaceX Falcon Heavy. La fusée avait besoin d’une charge utile de test et le milliardaire américain ne manquant pas de nouvelles Teslas à sa disposition, son vieux Roadster, le premier véhicule vendu par la société, était un solide candidat. Mais à quoi ressemble-t-il aujourd’hui ?
Cela va faire quatre ans déjà qu’Elon Musk a propulsé son Roadster en orbite, et deux ans qu’il est passé près de Mars. Cet envoi était purement symbolique, mais aussi plutôt utile pour SpaceX, puisque la fusée Falcon Heavy avait besoin d’une charge utile de test. Mais à quoi ressemble Starman et son véhicule aujourd’hui ? Le Dr. Anthony Waas, professeur et directeur du programme d’ingénierie aérospatiale à l’Université du Michigan, apporte quelques éléments de réponse.
Quatre ans dans l’espace, c’est long pour le Roadster de Tesla
« Il y a quatre principaux dangers dans l’espace » rappelle le professeur à nos confrères de The Drive, qui évoque la température, les effets de la gravité (et pas de gravité), le rayonnement et la pression. Avant d’ajouter les vents solaires, afin de faire bonne mesure. Toutes ces choses auront des effets différents sur les matériaux à partir desquels la voiture est fabriquée. Et tout dépend bien sûr aussi de la façon dont le Tesla Roadster a été construit.
L’un des plus gros facteurs selon le Dr. Wass, c’est le cycle thermique et la façon dont le Roadster, qui est fabriqué à partir d’une multitude de matériaux différents, pourrait y réagir. « Vous obtenez d’énormes variations de température dans l’espace » rappelle-t-il. Ces changements de température font que les pièces de la voiture se dilatent et se contractent beaucoup plus qu’elles ne le feraient sur terre.
Le Roadster est fait d’un châssis de Lotus Elise modifié, en aluminium et en fibre de carbone. Mais comme le rappelle le professeur, il existe différents types de fibre de carbone. Le polymère d’un Boeing 787 est différent de celui de l’Airbus A350, par exemple. Difficile de se prononcer sur ça, donc. On ne sait pas non plus comment le corps est fixé au châssis. Les attaches ont très bien pu se casser, surtout après une aussi longue période de temps et sous les contraintes répétées auxquelles elles sont soumises.
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Le professeur indique toutefois que la peinture de la voiture a dû sauter et qu’elle devrait même probablement flotter autour de la Tesla. Même chose pour une grande partie du caoutchouc de la voiture, comme les pneus, qui ont dû, eux aussi, se désagréger et flotter autour du véhicule. Le cuir des fauteuils, également. Quant à Starman, il est équipé d’une combinaison spatiale. Cette dernière est résistante, même si elle ne devrait plus tenir très longtemps face aux rayonnements.
S’il est impossible de savoir si la Tesla a été touchée ou non, le plus gros « risque », selon le professeur, ce sont les météorites, qui pourraient réellement mettre l’intégrité de la Tesla à dure épreuve. La voiture pourrait bien être déjà totalement pulvérisée, ou « ressemblant à un gruyère », comme l’indique le Dr. Wass. Dans tous les cas, elle ne devrait pas être bien belle à voir : distordue, flétrie et entourée de centaines de débris flottants autour d’elle.
Waas aimerait que la voiture soit ramenée sur Terre un jour. Elle pourrait être une ressource précieuse pour comprendre comment tous ces matériaux résistent aux conditions dans l’espace extra-atmosphérique. Sachez enfin qu’un site existe pour suivre la Tesla Roadster et Starman dans leur périple dans l’espace.
Source : The Drive