Test Garmin Instinct : que vaut la montre des baroudeurs ?

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8,5/10

Garmin Instinct

On aime
  • Sa solidité
  • Son autonomie
  • Son design de baroudeuse
  • Ses capteurs (plutôt) précis et détaillés
  • Ses activités en pagaille
  • Son écran lisible en toute occasion
On n’aime pas
  • La précision du GPS perfectible
  • Pas de lecteur de musique intégré
  • Pas de profils multisport
Verdict :

L’Instinct n’est pas tape-à-l’oeil. Discrète, sobre, robuste, elle ne fait pas dans la dentelle. Elle est taillée pour l’aventure et le revendique sur plusieurs plans. Tout d’abord, son écran, monochrome, est parfaitement lisible en toute circonstance. Son autonomie la délivre des câbles pendant plusieurs jours et près de 16 heures, GPS activé. Pour les fonctions, elle ne pilote pas Netflix, mais propose quelque 30 activités préenregistrées pour les sportifs. Son capteur cardiaque est fiable, beaucoup plus que son GPS qui par moment peut dévier du parcours véritable. En revanche, il est impeccable en azimut. Au final, elle est complète, durable et présente un excellent rapport qualité/prix.

Bien implanté sur le segment des montres sportives, Garmin diversifie son implication et gagne un nouveau marché avec l’Instinct, celui des montres de randonnée ou même de survie si l’on pousse la philosophie jusqu’au bout.

Avec l’Instinct, le constructeur américain propose une solution brute de la montre outdoor, mais qui se veut la plus complète possible, une sorte de couteau suisse sur batterie, en quelque sorte. Et pour ne rien gâcher, cette montre ne vise pas des sommets tarifaires et s’obtient pour tout juste 299 €. Une somme, certes, mais au regard de ses promesses, elle se placerait particulièrement bien sur le marché actuel.

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Oui – La G-Shock remise au goût du jour

Rustre, l’Instinct n’est pas vraiment design dans le sens premier du terme. Elle cultive d’ailleurs une sympathique ressemblance avec les G-Shock, ces montres électroniques de baroudeur proposées par le géant japonais Casio. Imposant, avec 45 mm de diamètre, son boîtier est anguleux, épais et marqué par cinq boutons proéminents. Attention, l’Instinct est une montre technique, elle passera difficilement sous la manchette d’une chemise.

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Entièrement conçue en composite (polymère renforcé de fibres), elle respecte la norme MIL-STD-810G de l’armée américaine. Celle-ci certifie sa résistance aux chocs, au froid, à la chaleur et aussi son étanchéité à l’eau (jusqu’à 100 mètres) et à la poussière. Une véritable montre de combat en somme, mais qui n’abuse pas de sa résistance pour écraser la balance. C’est d’ailleurs plutôt le contraire puisqu’elle ne pèse que 52 grammes. Au poignet, c’est une véritable plume qui se fait très vite oublier. Son bracelet est en silicone et dispose de suffisamment de trous pour convenir à tous les poignets. Bien évidemment, il est compatible Quickfit et peut donc être changé facilement par un autre bracelet en 22 mm, Garmin ou autre.

Côté maniabilité, ses commandes reprennent la même disposition que les autres montres de la marque. L’habitué sera en terrain connu. Pour les autres, il faudra se faire au défilement par deux boutons à gauche, une validation en haut à droite et un retour arrière en bas à droite du même boîtier. Un peu déroutant au début, mais on s’y fait malgré tout. À noter qu’au poignet droit, cette répartition des fonctions n’est pas optimale pour une manipulation aisée et rapide.

Oui – Elle aime le sport et ça se voit

L’Instinct a tout ce qu’il faut à une montre de sport. La liste de ses fonctionnalités est presque exhaustive, si l’on excepte la cartographie qui est encore réservée à la plus onéreuse gamme Fénix.

Garmin embarque pas moins de huit capteurs à l’intérieur de son Instinct. On retrouve les classiques GPS/GLONASS/Galileo, l’accéléromètre ainsi que le cardiofréquencemètre (très précis et juste). À noter que le GPS peut prendre du temps pour capter, mais cela ne se produit que lorsqu’il est activé pour la première fois dans une zone. Plus il y sera utilisé, plus vite il répondra.

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Ces capteurs sont complétés par un altimètre barométrique, un compas et un thermomètre. De quoi satisfaire aux exigences d’une bonne tripotée d’activités sportives.

À ce titre, on peut compter sur près de 30 profils préétablis. Cela va de la course à pied classique au Yoga en passant par le snowboard ou encore le rameur d’intérieur. Chacune de ces activités est associée à des données spécifiques et des résultats détaillés que l’on peut retrouver dans l’application Connect de Garmin. Cerise sur le gâteau, les sportifs qui ne trouvent pas de profil correspondant à leur sport peuvent en créer un par eux-mêmes, totalement personnalisables.

En revanche, elle n’est pas taillée pour le multisport et ne propose donc pas de profil de triathlon ni de profil multisport personnalisable.

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Oui et non – Sportive, mais pas que

Montre de sport, l’Instinct n’en est pas moins une montre connectée. Attention, point de musique ou applications tierces ici. Garmin privilégie l’autonomie aux fonctions gadgets. Néanmoins, on a droit à un matériel de base avec un réveil, un chronomètre et un outil pour piloter sa musique depuis la montre. En revanche, elle ne propose pas de lecteur de musique. Pour une activité en musique, il reste indispensable d’avoir son portable à portée.

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En lien avec le téléphone en Bluetooth, l’Instinct récupère les notifications et l’agenda. La météo est quant à elle directement analysée par la montre elle-même, via son baromètre. C’est assez succinct, mais Garmin offre au moins les fonctions essentielles pour une montre connectée.

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Oui et non – Une précision pas à toute épreuve

Pour tester le GPS de l’Instinct (sans fond de carte), nous avons tracé des azimuts dans le désert marocain. Une expérience à travers les dunes où il était difficile de trouver un point de repère visuel. Avec de simples coordonnées, nous sommes arrivés au point exact à chaque fois. Un gage de précision expérimenté sur le terrain.

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De retour en France, nous avons voulu comparer cette montre avec une Fénix 5X reconnue pour la justesse de son positionnement. Une à chaque poignet, nous sommes partis dans un jogging de 8 km les bois. À l’arrivée, les données n’étaient pas identiques. Le tracé, tout d’abord, varie de plusieurs mètres entre les deux montres, l’Instinct s’écartant du trajet réel. Idem sur la distance parcourue, de facto. À l’arrivée, la Fénix a enregistré 8,19 km contre 8,48 km pour l’Instinct.

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Un écart de taille qui ne plaide pas en faveur de l’Instinct qui se révèle pourtant redoutable lorsqu’il s’agit de rallier un point donné.

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Oui – Un écran parfaitement lisible (et un second tout mignon)

Collant au look rétro du boîtier de l’Instinct, son écran est monochrome. Un choix économique qui permet de la proposer à un prix concurrentiel. Néanmoins, il est d’excellente facture. Il offre de meilleurs contraste et luminosité qu’un modèle couleur. De plus, il est parfaitement lisible, quelles que soient les conditions extérieures. Sous le soleil écrasant du désert, nous n’avons éprouvé aucun souci à l’utiliser, par exemple. Dans la pénombre, on pourra avoir recours au rétroéclairage, dont la luminosité peut être réglée. On chasse encore ici les minutes d’autonomie.

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En revanche, la forme de cet écran peut désarçonner. On n’est pas sur un modèle circulaire, mais octogonal. La montre perd donc en espace d’affichage, ce qui est un peu dommage tout de même. À côté de ça, on craque complètement pour le petit écran secondaire. Circulaire, lui, il fait immédiatement penser aux Casio G-Shock. Son utilité est variée. En fonction du menu ou de l’activité, il indique une donnée différente. Il est aussi possible de le paramétrer manuellement. Au quotidien, on peut y lire la date du jour, en course son cardiofréquencemètre et y afficher la boussole lors de l’utilisation du GPS, par exemple.

Oui – Réellement autonome

Après son écran, c’est l’autre point fort de l’Instinct. Dépouillée, avec un écran monochrome, elle met tout en oeuvre pour maximiser cette donnée. Et force est de constater que ça fonctionne. En utilisation quotidienne classique, elle tient plus de 10 jours sans être trop sollicitée. En activité sportive, avec le GPS activé, il faut compter 16 heures d’affilée avant qu’elle ne s’éteigne. Les baroudeurs pourraient y trouver à revoir si elle ne proposait par tout spécialement pour eux un mode sortie longue qui monte son autonomie à 40 heures, GPS activé. Pour cela, elle réduit tout simplement la fréquence des appels GPS.

Sur l’autonomie, l’Instinct est une excellente surprise. Nul besoin de la recharger tous les soirs. Elle tient le choc des courses, même professionnelles, et les randonneurs trouvent avec elle un compagnon idéal pour de longues escapades.