Fibre optique : 11,8 millions de Français n’ont toujours pas accès au très haut débit, le déploiement est anarchique

Une nouvelle étude de l’UFC-Que Choisir montre que les résultats du plan France Très Haut Débit sont beaucoup moins glorieux que ne l’affirme le gouvernement. L’enquête montre que la fracture numérique existe toujours en France et que le déploiement de la fibre est anarchique.

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Xavier Niel veut supprimer rapidement l’ADSL partout en France pour accélérer le déploiement de la fibre optique, et l’UFC que choisir abonde dans ce sens. L’association de défense des consommateurs dénonce dans un nouveau rapport la satisfaction avec laquelle le gouvernement annonce avoir rempli ses objectifs de réduction de la fracture numérique avec le plan France Très Haut Débit, alors que derrière les statistiques se cachent des résultats bien moins glorieux.

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Ce plan avait pour objectif de donner un accès aux consommateurs partout en France à des débits supérieurs à 30 Mo/s à la fin de 2022. Pourtant, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, car la fibre ou la VDSL sont des technologies beaucoup plus stables que la 4G fixe ou le satellite. Ces dernières sont affectées négativement par les conditions météorologiques ou par le nombre de personnes qui les utilisent en simultané, et ce sont encore 11,8 millions de Français qui n’ont la possibilité d’accéder au très haut débit qu’en souscrivant à des offres qui utilisent ces technologies inférieures.

Outre leurs défauts techniques, l’UFC-Que Choisir pointe du doigt le rationnement en volume de données utilisables et l’absence parfois d’accès à la télévision avec ces offres soit-disant très haut débit. De plus, certains usages sont parfois impossibles, comme la visioconférence ou les jeux en ligne car ils nécessitent une bonne latence, que L’UFC affirme être 50 fois plus élevée par satellite que via la fibre optique. Cerise sur le gâteau, ces offres sont aussi plus chères, “que ce soit du fait de l’abonnement ou via l’achat ou la location de matériels spécifiques.

Le déploiement de la fibre optique n’est pas assez régulé

Si Xavier Niel affirme qu’il existe des “irréductibles” au passage à la fibre, on peut les comprendre vu les résultats de l’étude de l’UFC-Que Chosir. Outre l’existence d’une véritable fracture numérique entre villes et campagnes, ces résultats montre que le manque de réglementation quant au déploiement de la fibre a eu des résultats tout à fait alarmants pour les consommateurs.

L’association a ainsi analysé plus de 500 litiges en 2022 pour montrer l’étendue des problèmes rencontrés par les consommateurs ayant souscrit à un abonnement à la fibre. On peut y trouver un joli palmarès de rendez-vous de raccordement qui n’ont pas été honorés (parfois à plusieurs reprises), “des refus de réalisation de travaux de génie civil pour effectuer le raccordement, une dégradations du bâti, des malfaçons techniques rendant l’usage d’Internet impossible, ou encore des débranchements sauvages d’autres raccordements.

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500 litiges peut paraître un échantillon un peu léger pour en tirer des conclusions aussi radicales, mais l’UFC-Que Choisir soutient son propos à l’aide des chiffres de la fédération représentant la filière de l’infrastructure numérique. Cette dernière évalue qu’entre 15 % et 20 % des raccordements connaissent des problèmes techniques, “soit plusieurs centaines de milliers par an.

Source : UFC-Que Choisir