Nvidia lance une nouvelle Shield TV, sa box/console sous Android. Au programme, un format original, un nouvelle télécommande plus pratique, et une puce Tegra X1+ pour plus de performances au service des jeux et de l’upscaling des contenus HD en 4K. Le tout avec une baisse du prix de 20 %.
- Prix en baisse
- Upscaling vidéo amélioré
- Nouvelle télécommande plus complète
- Support Dolby Vision & Dolby Atmos
- Excellente réactivité générale
- Alimentation intégrée
- Plus de port USB
- Quantité de mémoire et stockage limités
Pour tirer le prix vers le bas, Nvidia a dû faire des choix qui pourraient déplaire à certains, comme la suppression des ports USB ou l’intégration de 2 Go de mémoire vive et de 8 Go de stockage seulement. Toutefois, les excellentes performances du système sous Android et des jeux, en particulier lorsqu’ils sont streamés, depuis un PC ou le Cloud (avec GeForce Now), donneront entière satisfaction aux autres. Et l’amélioration de l’upscaling des vidéos HD (720p), grâce à l’IA, est un plus pour ceux qui n’ont pas une connexion Internet très rapide.
Apparue par erreur sur Amazon il y a quelques jours, la Shield TV 3 a ensuite été repérée dans quelques magasins qui n’avaient pas attendu son lancement pour la proposer à leurs clients. Aujourd’hui, elle est bien officielle et bouscule les codes initiés depuis 2013 par son constructeur, Nvidia.
Pour ceux qui ne sont pas encore familiers avec cet appareil, la Shield TV est ce qu’on appelle une box Android ou une console Android. Elle se connecte à une télévision par l’intermédiaire d’un câble HDMI, afin de profiter à l’écran de toutes les applications disponibles d’habitude sur les smartphones et les tablettes. La première Shield, lancée en 2013, a été ensuite remplacée par la Shield TV que nous avons testé ici (et sa grande sœur la Shield TV Pro, intégrant un disque dur).
Aujourd’hui, la Shield TV deuxième du nom est remplacée par un modèle totalement différent dans la forme, et un peu dans la philosophie, alors qu’une nouvelle Shield TV Pro fait son apparition au catalogue.
La finalité de la nouvelle Shield TV est triple :
- Continuer sur la lancée de la gamme Shield, en proposant un système Android complet et efficace, agrémenté de fonctions spécifiques à Nvidia et relatives à l’univers des jeux et de la vidéo.
- Se recentrer sur les principales fonctions plébiscitées par les utilisateurs (à savoir le streaming vidéo et gaming).
- Proposer le plus petit prix possible.
Nvidia opte pour une Shield TV en tube
La nouvelle Shield TV se distingue par une forme cylindrique, qui tranche radicalement avec le desgin des précédents modèles rectangulaires, plus conventionnels. Elle ressemblerait presque à une lampe de poche.
La box est également nettement plus compacte que son aînée, de seconde génération. En effet, elle mesure 16,5 cm de longueur (soit 0,5 cm de plus que l’ancien modèle), mais pour seulement 4 cm de diamètre. En revanche, la nouvelle Shield TV est très épurée au niveau de ses commandes physiques et indicateurs. Même pas un voyant de fonctionnement.
En cause, le constructeur indique avoir adopté ce format et ce design pour faciliter la dissimulation de sa box derrière un meuble ou le téléviseur. Car contrairement au modèle précédent, il n’est plus vraiment question de laisser la box en évidence sur son meuble TV. D’ailleurs, le câblage ne facilite pas cette disposition.
En effet, on a d’un côté le câble HDMI et, de l’autre, le câble d’alimentation et éventuellement le câble Ethernet (si on ne désire pas utiliser le Wi-Fi). L’ensemble, sobre, n’est pas très gracieux, mais ce n’est pas le but recherché.
Autre surprise, le port USB n’est désormais plus d’actualité. En remplacement, on doit faire avec un lecteur de cartes mémoire microSD, placé à côté du connecteur HDMI. On perd un peu en flexibilité d’utilisation, si on avait l’habitude d’utiliser une clé USB ou un disque dur branché en direct en USB, pour regarder des photos ou des vidéos.
D’autre part, l’emplacement du lecteur microSD est un peu confiné. Si l’insertion de la carte mémoire ne pose pas de problème, la retirer est une opération plus délicate, surtout si on a des “grosses paluches” (il faut dans ce cas conserver une pince à portée de main).
Le constructeur explique l’abandon du port USB par la volonté de faire baisser le prix de la Shield au maximum et de se focaliser sur les besoins principaux identifiés auprès des utilisateurs de la Shield TV, basés sur l’accès aux contenus streamés, jeux et vidéo sur différents services (GeForce Now, Netflix, Youtube, Amazon Vidéo, Google Play Film, etc.).
On note également que l’alimentation est désormais intégrée dans le boîtier de la Shield. Son câble est donc réduit à sa plus simple expression et peut par conséquent être facilement remplacé, contrairement à son prédécesseur.
La Shield TV s’offre une télécommande sophistiquée et présentable
Pour accompagner sa box cylindrique, Nvidia a choisi une télécommande en forme de prisme triangulaire !
Et alors que l’ancien modèle était des plus conventionnels, rectangulaire et plat, avec une molette de déplacement et 3 boutons (retour, menu et micro), la nouvelle télécommande comporte désormais – en plus de la molette – pas moins de 11 boutons :
- Marche/arrêt
- Bouton programmable
- Bouton de lancement de Netflix
- Retour
- Menu
- Activation du micro
- Hausse du volume sonore
- Baisse du volume sonore
- Avance rapide
- Retour rapide
- Lecture / pause
La principale nouveauté réside dans la présence de ce bouton programmable, auquel on peut assigner une fonction parmi 13 : couper le son, accéder aux paramètres de la box, prendre une capture d’écran, activer/désactiver la mise à l’échelle assistée par IA (voir plus bas), fermer les applications en arrière plan, etc.
Bon point, les touches disposent d’un rétroéclairage qui s’active dès qu’on déplace la télécommande. De plus, cette dernière fonctionne en Bluetooth et peut également être utilisée pour modifier le volume sonore du téléviseur, lorsqu’on joue ou en regardant des films.
Anecdote amusante (mais aussi un peu inquiétante !), la nouvelle télécommande est alimentée par deux piles AAA. Toutefois, nous n’avons pas pu ouvrir le capot, qui est censé coulisser. Des solutions extrêmes ont été envisagées (burin, marteau piqueur, C4, etc.), mais nous sommes finalement resté sur un échec, par crainte d’abîmer la télécommande. L’autonomie annoncée par le constructeur étant de 6 mois, il reste un peu de temps pour maîtriser la technique. Signalons d’autre part qu’il sera bientôt possible d’acheter cette nouvelle télécommande séparément afin de l’utiliser avec la précédente Shield.
La manette de la précédente Shield peut être utilisée en complément, de même que toutes les manettes Bluetooth du marché (Xbox, PS4, PC), ainsi que les claviers, indispensables pour jouer à certains jeux.
Tegra X1+ : un gain de puissance pour la Shield TV
Outre sa forme et sa télécommande, la nouvelle Shield TV exploite le processeur Tegra X1+, annoncé jusqu’à 25 % plus rapide que le Tegra X1 du modèle précédent. Elle est assistée par 2 Go de mémoire et 8 Go d’espace de stockage. Et le Wi-Fi ac complète l’Ethernet Gigabit.
Si le surcroît de performances du nouveau processeur est bien évidemment mis à profit pour améliorer la fluidité des jeux exécutés localement (sous Android), il est également utilisé par Nvidia pour proposer une fonction innovante : la mise à l’échelle améliorée des contenus HD (720p et 1080p) en 4K. C’est l’occasion pour le constructeur de nous rabâcher les oreilles avec le terme “Intelligence Artificielle” (la fameuse IA, ou AI en anglais), alors qu’avant on parlait plus sobrement d’algorithmes perfectionnés ou de programmation avancée… Bref, qu’importent les termes utilisés, c’est le résultat qui compte avant tout.
Et force est de constater que la gestion des contenus, en particulier en 720p, est de meilleure qualité sur la nouvelle Shield qu’avec ce qui est désormais l’ancien modèle. Ainsi, en regardant des vidéos sur les deux box, on ressent vraiment une certaine amélioration en activant la nouvelle fonction d’optimisation. Certains détails, qui étaient un peu trop lissés et flous auparavant, deviennent plus nets, comme les cheveux des acteurs ou la texture des vêtements. Cela se confirme lorsqu’on compare des photos prises sur des images arrêtées.
Avec des vidéos en 1080p, la différence devient plus subtile, pour ne pas dire difficilement perceptible. Quelques objets bénéficient de contours légèrement plus nets sur des images arrêtées. Mais la sensation générale sur les images en mouvement est moins convaincante qu’en 720p.
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La box idéale pour les connexions modestes ?
Cette nouvelle fonction d’interpolation s’avère donc intéressante si on ne dispose pas d’une connexion ADSL de compétition, capable de supporter du streaming vidéo en 4K, voire même en Full HD. C’est également un bonus lorsqu’on regarde des “vidéos de vacances” en HD.
Seul regret, la puce Tegra X1+ n’est pas assez puissante pour appliquer ce nouveau traitement graphique sur les contenus diffusés en RGB et à plus de 30 images par seconde. Les jeux ne profiteront donc pas de l’IA…
Enfin, Nvidia met également en avant la possibilité que ce système évolue dans le temps afin de procurer des résultats encore plus convaincants.
Un système Android très efficace
L’interface de la Shield TV 2019 s’avère très agréable et se prend en main rapidement. Sous Android 9, elle réagit très rapidement, beaucoup plus que sur une TV embarquant nativement Android TV. On a la possibilité d’agencer en quelques clics l’ordre des différentes chaînes affichées. Par l’intermédiaire du Google Store, il est possible d’installer de nombreuses applications. Celles-ci sont stockées dans les 8 Go de stockage de la box.
On retrouve donc les incontournables services de streaming vidéo (Netflix, Youtube, Amazon Prime Video, Google Play Movies & TV, etc.). On y a accès en 4K HDR10 et – c’est une nouveauté – en Dolby Vision. C’est intéressant pour ceux qui ont une télévision récente (avec une luminosité maximale la plus élevée possible) et qui peuvent ainsi bénéficier d’une qualité d’affichage HDR améliorée (qui magnifie le contraste et la luminosité dans les zones très claires et très sombres de l’image). Les autres, avec un TV 4K HDR, se contenteront du HDR10 qui demeure très performant.
Pour le son, la Shield TV supporte également le Dolby Atmos, ce qui plaira à ceux qui ont une installation audio de dernière génération, comme une barre de son (voir notre dossier sur les meilleures barres de son) ou un véritable système audio Home Cinéma en 5.1.2. Attention, d’expérience, les barres de son Dolby Atmos ne reproduisent pas toutes ces effets aussi bien. Lire les tests est indispensable. Sont aussi présents les nombreux services de streaming audio (Deezer, Spotify, Tidal, etc.) et de rattrapage TV.
L’ensemble est compatible avec l’assistant Google, afin d’effectuer des recherches ou certaines manipulations à l’aide de simples commandes vocales depuis la box ou sa télécommande, les deux disposant d’un micro. L’assistant d’Amazon, Alexa, est également au programme (si on possède une enceinte connectée Echo).
Enfin, grâce à la compatibilité Chromecast, il est possible d’envoyer sur la TV des vidéos ou de la musique lue sur un PC, un smartphone ou une tablette, depuis une application compatible.
La Shield TV est aussi une console de jeux
Enfin, Nvidia oblige, les performances de la puce Tegra X1+ sont mises à contribution pour permettre de jouer sur sa télévision. Trois méthodes sont proposées :
Avec les jeux téléchargeables via Android. Gratuits ou payants, il suffit de les installer et de les lancer, comme sur n’importe quel smartphone ou tablette. Signalons que pour bénéficier de l’intégralité du catalogue de jeux d’Android, avec en particulier des jeux sophistiqués, il faut se tourner vers la Shield TV Pro, qui dispose de 3 Go de mémoire et non pas seulement 2 Go. Nvidia a fait ce choix pour privilégier les contenus streamés (GameStream et GeForce Now).
D’autre part, en utilisant le service GameStream : les jeux sont exécutés sur le PC et l’image est transmise via le réseau vers la télévision à laquelle la Shield est reliée. Il suffit alors d’utiliser des périphériques Bluetooth (une manette ou un clavier et une souris) pour en prendre le contrôle. La réactivité est excellente et permet de jouer sans problème.
Enfin, on peut accéder à des jeux PC dans le Cloud, via le service GeForce Now. Ce dernier vous donne accès à un grand nombre de jeu (la liste est toutefois limitée), qui sont exécutés sur des configurations performantes, dotées de puces graphiques GeForce RTX. Il faut bien sur les avoir acheté au préalable sur une plateforme comme Steam. Le service GeForce Now est encore en phase beta et accessible gratuitement.
Nous avons pu constater que le système fonctionne sans accro (avec une connexion de type Fibre). L’installation s’effectue simplement et rapidement et la jouabilité est au rendez-vous, de même que la fluidité des animations. Attention, certains jeux s’utilisent exclusivement avec un clavier et une souris. De même d’autres, comme Tekken, fonctionnent à la manette, mais requièrent de temps à autre un clavier. Et puisque la Shield TV ne dispose pas de port USB, clavier et souris doivent être Bluetooth. Un équipement supplémentaire à prévoir.
Une Shield TV pas chère
Alors que la précédente Shield TV est commercialisée 199 € ou à 229 € avec la manette en plus de la télécommande, le nouveau modèle est proposé à seulement 159 €, ce qui correspond tout de même à une baisse de prix de 20 %.
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Un second modèle est disponible. Il s’agit, dans la forme, de la Shield “ancienne formule”, qui est rebaptisée Shield TV Pro, tout en restant au même prix (229 €). Elle bénéficie de la puce Tegra X1+, de la fonction de mise à l’échelle boostées à l’IA, du Dolby Vision et Dolby Atmos, ainsi que de la nouvelle télécommande. Elle intègre deux ports USB 3.0, une HDMI et un connecteur Gigabit Ethernet. Elle intègre donc aussi plus de mémoire et de stockage que la nouvelle Shield cylindrique (3 Go et 16 Go), ce qui lui permet de faire fonctionner des jeux Android sophistiqués.